Explorer sa foi

Deux morceaux de bois reliés par des cordes pour former une croix.

Qu’est-ce que le Vendredi saint?

20 mars 2024
Stéphane Vermette

Stéphane Vermette

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  • Spiritualité

Au-delà des privations et des traditions que signifie le Vendredi saint dans notre foi?

La célébration de la mort violente du Jésus peut paraître étrange, mais cet événement renferme un message toujours pertinent aujourd’hui. Dans cet épisode, Joan et Stéphane explorent la notion de chaos au coeur de cette histoire et se demandent si la vie de Jésus aurait pu se terminer autrement.

Transcription:

Qu’est-ce que le Vendredi saint?

Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui explore la foi et la spiritualité, une question à la fois. Cette semaine, qu’est-ce que le Vendredi saint? Bonjour Stéphane. Bonjour Joan.

Alors là, est-ce que c’est une question qu’on nous a envoyée ou c’est quelque chose que toi et moi on a décidé de traiter? Je pense que nous nous sommes imposé ce sujet-là. Oh là là, oh là là, dis donc vraiment, on est dévoués à notre cause.

Le Vendredi saint pour les protestants

Mais c’est vrai finalement que vendredi saint, ça fait un peu tache dans le protestantisme. Que vient faire cette notion de saint dans le vendredi?

Si on va même plus dans les habitudes culturelles, voilà, moi j’ai été élevée du côté de mon père avec pas mal de liens dans la Méditerranée, mais du côté de ma mère, je t’ai élevé vraiment dans ce coin rhénan, dans toute l’Alsace, puis maintenant je sers à Zurich, donc je reste dans ce coin alémanique-germanique, où le Vendredi saint est en fait férié.

Et comme c’est férié, tu sais bien que la nature a horreur du vide. Du coup, la plupart des églises proposent des services cultuels le vendredi. Parce que du coup, si c’est férié pour des raisons religieuses, il faut absolument que l’on comble ça, qu’on fasse quelque chose.

Ce qui a donné lieu à une pratique assez marrante, qui est complètement l’opposé du catholicisme, où finalement il n’y a pas d’eucharistie, il n’y a pas de service saint ce jour-là, ou service cultuel, c’est les paroissiens du vendredi saint. Et quand on dit ça, c’est un petit peu péjoratif.

Et lorsque j’ai fait mon enquête pour ma thèse de doctorat sur la liturgie, j’ai découvert qu’il y avait un certain nombre de personnes qui répondaient à l’enquête qu’ils ne venaient qu’à Noël et à Vendredi saint. Et alors un peu spontanément, ma mentore a dit « Ah, mais ils ne viennent que pour l’enterrement du Christ. »

Célébrer la mort ou la résurrection du Christ

Tu me parles de ces chrétiens culturels qui viennent deux fois par année dans le monde anglophone de l’Église que chère l’Église unie du Canada, ils ont cette expression, les C.E.O. Christmas Easter Only.

C’est plus Pâques qui attire que le Vendredi saint parce que dans les églises plus, entre guillemets, libérales en Amérique du Nord, le vendredi saint n’est pas si important. C’est Pâques, c’est la résurrection, c’est la bonne nouvelle, c’est la célébration. Mais ce côté de la mort du Christ, c’est un problème. Les gens n’aiment pas ça.

Il faut presque les convaincre que si on veut une résurrection, il faut quand même qu’il y ait une mort. Il y a une question de logique, l’un va avec l’autre, mais les gens sont très rébarbatifs ou ils vont essayer de conceptualiser.

On va parler de, ah oui, c’est comme les travailleurs migrants qui se font crucifier par le capitalisme, ces travailleuses dans des conditions misérables qui se saignent pour leur famille. Donc, on va essayer de conceptualiser ça. J’ai de la difficulté à comprendre parfois.

Les traditions du Vendredi saint

Alors moi, ce que j’aime bien à propos de la semaine pascale, donc dans la région dans laquelle j’habite et je sers, c’est qu’il y a pas mal de traditions.

Et donc du coup, les traditions, une fois de plus, nous aident à nous ancrer aussi, à nous incarner dans quelque chose et peut-être à éviter les écueils de vouloir toujours tout contextualiser de façon contemporaine, et du coup finalement éloigner quelque part les gens de leur itinéraire avec Jésus pour les amener vers d’autres sphères de militance et de justice sociale qui sont absolument indispensable, mais qui parfois nous détournent un peu aussi de cette relation plus personnelle au Christ.

Et donc, en fait, le jeudi, on appelle ça le jeudi vert, en fait, on mange des œufs et des épinards. Alors moi, ça m’irait bien parce que je digère super bien les œufs et les épinards, mais on ne mange que ça. Alors c’est quand même une journée un peu spéciale, petit déj, œufs, épinards, déjeuner, épinards.

Et le lendemain, il ne faut pas manger de viande. Le vendredi saint, il ne faut pas manger de viande chez les luthériens, et donc on mange parfois beaucoup de poissons, du poisson sauce, du poisson délicieux, mais surtout pas de viande, c’est vraiment important.

Et on est encouragé le samedi à essayer de jeûner d’une façon ou d’une autre, parce que plus encore que le vendredi saint, ce samedi saint est assez mystérieux, puisque d’un seul coup, il n’y a plus rien. Il y a cette notion de kénose, donc de vide,

Et moi, j’aime bien aussi, après m’être incarnée dans un régime alimentaire, je ne dis pas que je le fais tous les ans, je ne dis pas que je comprends tout à ce sujet, mais après m’être incarnée, j’aime bien aussi être invitée à ce vide et cette absence. Moi, j’ai une vie très remplie.

Et puis, j’ai un téléphone portable que je consulte beaucoup. Tout est toujours trop rempli. J’ai un frigo rempli, j’ai une vie remplie. Voilà, ma coupe déborde. Et ce samedi saint nous invite un peu au silence, un peu au vide, un peu à l’absence aussi. Et c’est intéressant, dans nos vies si remplies, d’avoir un peu d’absence et de silence.

Le chaos du Vendredi saint

Moi, j’aime bien la façon dont ça nous est proposé par la tradition dans notre région. Le vendredi saint, je présente ça souvent comme l’apothéose du chaos. Aujourd’hui, on lit la Bible, on connaît l’histoire, on sait qu’il y aura la résurrection. J’essaye d’imaginer les premiers croyants qui voient le Maître qui se fait exécuter publiquement d’une manière violente et horrible. Et c’est tout.

Ce jour-là, selon les Écritures dans le Nouveau Testament, le corps de Jésus est mis au tombeau, on scelle et on attend. Comme tu dis, le samedi, il ne se passe rien.

Et parfois, je me demande, et si cette année, la résurrection n’aurait pas lieu? Et si le chaos gagnait? Donc, reconnaître qu’on vit dans un monde de chaos, c’est ça aussi, je pense, le Vendredi saint, de dire, en une fraction de seconde, tout peut se déstabiliser. Notre vie peut être retournée à l’envers, comme ce fut le cas, bien sûr, pour Jésus et aussi pour son entourage, ses disciples, sa famille, ses amis.

Et d’avoir cette journée qui nous aide à se souvenir de ça, je pense que c’est intéressant au niveau de la foi, au niveau social, et qu’on peut se retrouver là-dedans.

Le grand ménage du Vendredi saint

C’est tellement un moment suspendu avec cette notion de jour férié, du vendredi qui est férié en Alsace, dans le canton de Zurich, et puis dans d’autres zones alémaniques. Au Canada aussi. Au Canada aussi.

Et bien finalement, comme en plus ça fait suite à ce qu’on appelle l’Oschterputz, donc c’est-à-dire le grand nettoyage finalement de Pâques, qu’on fait avant Pâques, souvent au Rameau, on fait ce Oschterputz, donc on entend Oschter, Easter, tu vois, on entend le Pâques. Puts, ça veut dire putser, ça veut dire nettoyer, quoi.

Eh bien, en fait, des fois, c’est un peu excessif, il faut que tout soit propre, il faut que tout soit balayé, il faut que tout brille. Mais l’idée aussi, c’est de se débarrasser du superflu. Et puis, les déchetteries n’ont jamais été autant fréquentes qu’avant Pâques.

Alors ça, dans nos régions, à nous, tout le monde vit, tout le monde vend, tout le monde donne. Et je trouve que c’est pas mal, dans une dynamique comme ça, sociétale, d’être dans cette idée de ranger, de débarrasser.

Et puis, il faut se rappeler, derrière quelque chose qui est très beau, c’est que nous en Alsace, jusqu’à malheureusement ce grand malheur de la Shoah, on était l’endroit encore en Europe où il y avait le plus de coexistence rurale entre juifs, protestants et catholiques. On avait dans les villages des micvées, donc des bains rituels, des synagogues, des microquartiers juifs, donc dans des petits villages.

Et donc, il y avait aussi un élan commun. Les Juifs se préparaient à Pessar et nettoyaient les maisons, ôtaient toute trace de levure.

Les protestants faisaient leur ochterputz, les catholiques préparaient leur chemin de croix. Et donc, il y avait un élan commun, quelque chose aussi où ensemble on faisait de la place. Et c’est un peu le résidu de ça, et moi j’aime vivre encore avec ce résidu culturel en quelque sorte.

La créativité des célébrations

Il y a autre chose dont j’aimerais te parler pour comparer un peu aussi ce qui se vit ici et là-bas. J’ai remarqué que les collègues, je les admire pas mal, le vendredi soir. Souvent ce sont des cultes qui sont visuellement beaux. Ils essayent de sortir toutes les images de la passion du Christ, de les projeter ou bien sur la feuille de culte.

Souvent ces cultes sont l’occasion de compenser avec la beauté de l’art la tristesse du moment et d’amener les gens finalement à a considéré cette mort d’un point de vue créatif, artistique. Et je trouve ça beau parce que le protestantisme a un problème avec les images.

C’est vrai que moi je sers en plus dans le pays de Zwingli, donc il y a quand même des églises réformées dans lesquelles je vais, où il n’y a carrément pas de baptistère, où il n’y a carrément pas de table de communion. Ça a tout un rapport à l’espace cultuel.

Et voilà, je me demandais si par chez vous aussi, les vendredis saints étaient l’occasion de reprendre un peu ces chemins de croix très, très catholiques de la passion, mais au cours d’un culte et avec des images.

Comprendre la mort de Jésus

Je dirais malheureusement trop peu font un effort spécial pour un culte de Vendredi saint quand ils ou elles en organisent un parce que c’est optionnel chez plusieurs, parce que dimanche, c’est dimanche. Je trouve ça intéressant, cet effort de ramener de la beauté.

En même temps, parfois, on n’utilise pas l’occasion devant nous pour parler de cette réalité de la mort, de cette réalité d’une fin de vie, de cette coupure, de cette transition. Ça fait partie de l’expérience humaine. Tout le monde comprend très bien c’est quoi mourir. On l’a vu. On ne veut pas que nos proches meurent, mais ça fait partie des choses. Et je crois qu’on s’empêche d’explorer ce côté-là sans nécessairement d’y voir tout le sens du ministère de Jésus.

Certaines personnes, tout ce que Jésus est passe par la crucifixion et rien d’autre. Combien de fois j’ai lu dans des textes, des commentaires, pour Noël, un enfant nous est né pour mourir sur la croix. Oh! C’est quand même violent.

Oui, un enfant qui naît va mourir un jour, mais quand même, on peut explorer ce que ça signifie de mourir, de l’injustice, la souffrance, toutes ces choses comme ça, mais sans nécessairement rester au niveau de la mort de Jésus pour nous sauver, de dire qu’est-ce que ça dit sur nous, êtres humains, qu’est-ce que ça dit sur Jésus, qu’est-ce que ça dit sur Dieu.

Ce qui a changé beaucoup chez moi, c’est une phrase de mon théologien préféré, après toi, naturellement, Johanne. Oh, mais voilà, voilà, voilà. C’est John Dominic Crossan, qui, au détour d’une phrase, a dit « Jésus n’est pas mort pour nous sauver du péché. Jésus est mort en raison de notre péché. » Il parlait de cette humanité qui essayait de normaliser les choses, d’écraser les troubles fêtes, d’essayer d’exclure toutes formes de contestation, toutes sortes de révolutions. C’est ça l’histoire de Jésus aussi, de sa crucifixion.

Un Vendredi saint spécial

C’est un bon théologien, ton copain John Dominic Crossan. C’est vrai qu’une des façons de comprendre la mort de Jésus, c’est effectivement pour interpeller l’humanité. Et c’est vrai que j’aime beaucoup cette notion d’interpellation.

Et d’ailleurs, mon interpellation la plus cocasse pour un vendredi saint, c’est lorsque je me suis retrouvée coincée à l’aéroport d’Amsterdam, parce que KLM avait fait du surbooking. Bien sûr. Et donc, voilà que j’étais destinée à passer une journée entière à l’aéroport d’Amsterdam.

Comme chacun le sait, KLM donne de l’argent dans ces situations-là, mais parfois on a des choses urgentes à faire. Heureusement que je n’étais pas en charge de cultes ce jour-là. Et donc, je regarde un peu les activités qui étaient offertes un vendredi saint et il y avait un culte du vendredi saint à la chapelle.

Alors, j’ai réussi à convaincre un petit peu ma fille de m’accompagner. Et puis on rentre dans ce lieu de culte, c’est une chapelle où il fallait prendre un coussin et se mettre par terre. Déjà, ça commençait assez rock’n’roll pour moi, mais j’ai pensé, OK, pas mal, c’est sympa. Je m’installe, je me cale un peu, parce que sinon, t’as mal au dos.

Et là, effectivement, il y avait une pasteure et un prêtre qui proposaient un service œcuménique avec des images. C’est pour ça que je te dis, tiens, il y en a qui profitent des images. Donc j’essaye de rentrer un peu là-dedans, c’était en anglais, il y avait pas mal de bruit, de mouvement, t’as toutes les annonces aussi des avions.

Je n’arrivais pas très bien à me concentrer, mais ça venait progressivement, parce qu’il y avait beaucoup de bonne volonté de la part des collègues, jusqu’à ce qu’un type rentre, visiblement musulman, et au milieu de la pièce, donc nous on était en train de prier le vendredi saint, il est en son tapis de prière et puis tranquillement, il fait sa prière. Après tout, c’est une chapelle interreligieuse.

Lui, il n’est pas tellement concerné par le vendredi saint. Et les collègues sont restés cool, relax, flex et ils ont continué ce qu’ils étaient en train de faire, qui était important à ce moment-là. Et quelque part, j’ai trouvé ça formidable parce que J’étais obligée de lâcher prise à plein de niveaux. D’abord, je n’avais pas d’avion comme j’espérais. Ensuite, je ne pouvais pas vraiment prier. Après, il y avait un bruit pas possible.

Et paradoxalement, ça m’est resté. Il n’y a pas tellement d’office de vendredis saints dont je pourrais te parler avec. Une émotion ou avec un souvenir très particulier. Celui-ci, maintenant, il est resté. C’est un peu un cadeau qui m’a été fait de faire à côté de ce frère en humanité ou en religion abrahamique qui avait décidé de ne pas être troublé par le fait qu’on utilisait la chapelle alors que lui-même en avait besoin.

Cohabiter avec les autres religions

C’est merveilleux, toutes ces histoires, lorsqu’on peut parler de cohabitation, parce que ça nous renvoie à tous ces moments où il n’y avait pas de cohabitation. Ça nous renvoie à ces moments où on n’est pas capable de vivre l’un à côté de l’autre.

Souvent ça qu’on dit au Canada, vendredi sain et férié, Pâques et fériés, Noël et fériés. C’est juste les fêtes chrétiennes qui sont fériées. Peut-être en 1833, ça avait du sens, mais aujourd’hui, on vit, nous, dans une société plus diversifiée. C’est la même chose en Europe, c’est la même chose un peu partout.

Et ça nous rappelle, ce jour-là est spécial pour nous, n’est pas nécessairement spécial pour les autres. Ou bien, peut-être pour nos frères et sœurs musulmans, c’est un vendredi. Le fait que c’est férié, peut-être que ça amène plus de gens à la mosquée. Merveilleux.

Mais tu parlais de tradition. Moi, je me souviens dans ma jeunesse, les épiceries étaient ouvertes le vendredi saint, mais on avait interdiction de vendre de l’alcool. Toutes ces petites choses-là, ne pas manger de viande, mais manger du poisson, qui était très rarement du bon poisson, ça crée des traumatismes, je pense, chez des gens.

Petite anecdote que peut-être tu vas apprécier. Il y avait toute une série de viandes acceptables ou non. Le castor, était considéré acceptable vendredi saint parce qu’il vit dans l’eau. Donc, ce n’était pas de la viande, c’était dans la catégorie des poissons. Ah génial, le castor… Ouais.

Alors, ceux et celles qui savaient trapper le castor, ils pouvaient en attraper, ils pouvaient se faire un bon ragoût, tout ça, c’était très bon. Tout ça pour dire qu’on a inventé avec l’institutionnalisation des Églises, une série de rites, de rituels.

L’importance des rituels

Puis c’est important les rites et les rituels. Ce n’est pas nécessairement dans la privation ultime qu’on va trouver un sens nécessairement. Ça peut être aussi dans d’autres pratiques du Vendredi saint. Il y a plein de trucs qu’on peut faire pour vivre ce moment-là, d’y donner un sens. Ça peut-être. Un office religieux, ça peut être un temps de méditation, ça peut être une lecture spéciale, c’est une invitation à faire quelque chose.

C’est vrai que si on revient factuellement à ce qui s’est passé le vendredi sans, c’est terrible, c’est l’histoire d’une crucifixion. Et en plus, c’est une mort qui est quand même douloureuse. Et dans le film avec Mel Gibson, à chaque fois qu’on le regarde, on souffre avec, on se dit, mais c’est incroyable que ce soit lui, mon sauveur, cet homme qui a terminé d’une façon aussi dramatique.

Et du coup, j’aime bien ta perspective, de se dire que finalement, l’histoire de Jésus ne pouvait pas vraiment terminer autrement que par une forme de drame et de martyr. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Par contre, c’est une étape. Parfois, c’est vrai que moi, je ne vais pas bien. Je dois reconnaître.

Je me dis à moi-même, là, tu es en train de porter ta croix. Là, tu es en train de vivre une petite mort. Tu auras une résurrection après. Tout ça, ça a du sens, en fait, quand on regarde nos vies avec les lunettes de Jésus, en quelque sorte. Il y a tellement d’espoir de se dire après cette crucifixion terrible et cette souffrance et ce temps de vide, eh bien il y a l’explosion de la résurrection, il y a cette vie à la Pâques.

La mort n’a pas eu le dernier mot

J’aime bien un texte de l’Église Unie qui dit « la mort n’a pas eu le dernier mot ». Dans le cas de Jésus, il y avait plein de gens qui voulaient sa mort. Mais l’histoire a continué. Normalement, on tue un leader, on s’attend à ce que le mouvement tombe. Non, dans ce cas-là, l’histoire a continué.

C’est vrai que c’est bizarre, une Église qui célèbre l’exécution du leader. Notre Messie a été mis à côté de deux criminels et tout le monde rit de lui.

Disons que c’est mauvais d’un côté marketing, mais si on prend un pas de recul et de dire c’est peut-être ça la force, c’est que le message a été plus loin, c’est que la personne qui était Jésus va au-delà de ça, on a essayé de l’arrêter, on a essayé d’arrêter son mouvement, et ça l’a continué.

Donc c’est, je dirais, quasiment un pied de nez à l’Empire, aux puissants, à toutes ces forces qui essayent de nous contrôler collectivement, personnellement, de dire « Ok, peut-être que tu as du pouvoir sur moi aujourd’hui, mais peut-être pas demain. Peut-être que tu n’as pas autant de pouvoir que tu crois. Il y a ça aussi dans ce vendredi saint qui mérite d’être célébré, qui mérite d’être dit.

Conclusion

Eh bien, finalement, on s’en est bien sorti, Stéphane. On a réussi à faire une grande conversation alors qu’on s’était imposé. Ouf, ouf, ouf. Un sujet qui ne va pas de soi en protestantisme. J’aimerais terminer en disant à nos auditrices et auditeurs que lorsqu’il y a des cultes en protestantisme le vendredi saint, très souvent, il y a une sainte scène.

L’une des raisons qu’on m’avait données lorsqu’on m’a posé la question, théologiquement, collègues, des théologiennes, des théologiens, on m’a dit, mais parce que c’est interdit en catholicisme, alors nous c’est assez important de faire l’inverse des catholiques sur les grosses. Voilà, voilà, voilà.

Ce qui explique peut-être que dans mon contexte, il n’y a pas de communion le vendredi, peut-être parce qu’on a un influx de beaucoup de gens qui ont grandi dans le catholicisme romain. Voilà, voilà, voilà.

Et voilà, tandis que nous on fait de la résistance, tu vois, côté luthérien ou même réformé côté suisse. Alors, bien écoutez, vous voyez comme c’est à la fois intéressant bibliquement de se pencher sur ce vendredi saint et en même temps de prendre avec pas mal de détente, toutes nos traditions, toutes nos habitudes, parce que parfois il y en a certaines qui se justifient et d’autres pas.

Et surtout pour vous, faites ce qui est bon pour vous et ce qui vous rapproche de la Semaine sainte, de la Passion du Christ.

Et si vous êtes à la recherche d’endroits pour célébrer le Vendredi saint et Pâques et jeudi saint et tout autre office, consulter le Bottin de votre localité. Là, je monte mon âge. Je parle de Bottin. Aller sur Internet. Il y a les églises réformées, il y a celles où Johan travaille à Zurich, il y en a à Strasbourg où son époux travaille, il y a plein de places dans l’Église unie du Canada qui est notre commanditaire.

Merci beaucoup. Si vous avez d’autres questions, tout ceci est difficile ou c’est plus facile, on apprécie aussi. question-de-croire-gmail.com. Merci, Joanne. Je te souhaite de très belles Pâques, au pluriel. Merci, Stéphane, et j’espère que tu as fait ton ochterputz. Je vais m’y mettre. Au revoir. Au revoir.

Une croix drapée pour le Vendredi saint
* Photo de Alicia Quan, unsplash.com. Utilisée avec permission.

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