Poème pour l’accueil et la justice
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Comme tu nous est étrange
Comme Tu nous es étrange, Toi l’Étranger,
Nazaréen,
dont la voix et la présence traversent des millénaire.
Comme Tu nous es étrange.
Qui y a-t-il entre nous et nos soucis du jour?
Et que sais-tu du prix des choses,
des vêtements, des ordis et des médicaments,
de la bourse des carbones,
du jazz et du trombone
des armements la course, et des soldats enfants.
Comme Tu nous es étrange,
hors de Ton temps, en marge de nos espaces.
Comme Tu leur fus étrange,Galiléen, toi l’étranger
des rues et des sentiers perdus
aux puissants et aux pieux,
qui déchiraient la terre et rationnaient le pain,
pour un oui, pour un non, retenant le pardon.
Comme Tu leur fus étrange
quand Tu ouvris l’espace
au centurion Romain, à la Samaritaine,
au collecteur de taxes, aux enfants qui dansaient sur la place,
aux pêcheurs rugueux, sans voix, assoiffés d’horizons
à la femme adultère, humiliée, solitaire.
Comme Tu nous es étrange dans ton étrangeté,
avec ta gueule de pauvre, de Juif, de réfugié,
de préposée noire, épuisée, refoulée
d’Autochtone kidnappé dont la Terre est violée
de Femme portant le voile, Musulmane dénoncée,
de jeune avec son chien, faisant la manche au coin de la ruelle,
nous regardant passer, pressés, évitant Ton regard.
Comme Tu nous es étrange caché dans ton étrangeté
dans ta peau noire ou brune
où Tu nous invites encore à venir Te trouver,
pour retourner le monde du côté de l’accueil et de la justice.
Source : Aujourd’hui Crédo