Explorer sa foi

Photo de Florence Bukam Kamta, pasteure et nouvelle arrivante au Canada.

Les nouveaux arrivants au Canada et l’Église

12 mars 2025

Florence Kamta

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Dans le cadre de la série Ma parole, Florence nous explique l’importance de l’Église pour les nouveaux arrivants au Canada. Bien plus qu’un endroit pour vivre sa foi, c’est un lieu d’accueil et d’inclusion.

Je suis Florence Bukam, épouse Kamta, pasteure et d’origine camerounaise. J’ai vit au Québec depuis dix ans et actuellement j’habite la rive sud de Montréal.

Transcription:

Vivre sa foi dans la langue des nouveaux arrivants

Pour moi, c’est une Église qui est ouverte et permet aux nouveaux arrivants camerounais, comme nous, de pouvoir se frayer, n’est-ce pas, une place pour exprimer librement sa foi comme elle l’exprimait dans son pays d’origine.

Et même dans sa langue d’origine, elle ne fait exception d’aucune langue ou bien ne donne pas un veto sur une langue particulière.

Donc, elle est ouverte à toutes les langues parce que, pour elle, c’est Dieu qui est à l’origine des différentes langues qui existent dans le monde. Donc c’est une Église qui est ouverte et qui permet à chacun de se trouver une place pour, n’est-ce pas, vivre sa foi.

L’intégration des nouveaux arrivants

Ceux qui se dirigent à l’Église Unie directement quand ils arrivent sont des personnes qui ont été référées depuis le pays d’origine par leur pasteur. Mais ils arrivent à ce qu’ils trouvent des difficultés de langage parce que le Cameroun est aussi un pays francophone et bilingue, c’est-à-dire anglophone et francophone, ce sont les deux langues officielles.

Mais la majorité de l’Église Unie et Évangélique au Cameroun sont des chrétiens qui parlent français. Alors, quand elles arrivent dans des régions anglophones ou même francophones ici, elles se découragent parce qu’elles se disent, quand nous y arrivons, on parle en anglais, on ne comprend pas bien et ça ne nous plaît pas.

Ce qui fait que nous-mêmes qui arrivons, comme moi-même par exemple, à Sherbrooke, où j’ai atterri, j’avais des difficultés à suivre le culte en anglais et je me suis rendue compte qu’il y avait quand même, étant étudiante à l’université de Sherbrooke, beaucoup de Camerounais chrétiens qui m’ont retrouvée et m’ont dit : « je ne vais pas aller ici parce qu’on va sur l’anglais, je ne comprends rien » et sollicite vraiment qu’on puisse les regrouper et faire le culte en français.

Et c’est comme ça que la porte a été ouverte à Plymouth-Trinity pour nous donner un espace au sous-sol pour faire notre culte en français.

Voilà un peu comment l’intégration s’est faite et l’ouverture avec les francophones, les ministères en français, a permis que beaucoup arrivent à l’Église Unie.

Une Église qui accueille les nouveaux arrivants

L’Église Unie est un peu comme la vitrine, n’est-ce pas, du lieu sacré de Dieu.

Et en tant que vitrine sacrée ou lieu sacré où Dieu vit, de prime abord, on se rend compte a priori que c’est un lieu où on va trouver l’amour.

On va trouver l’esprit non raciste, non discriminationnel et l’exemple déjà que nous vivons se place ici comme expérience, comme j’ai toujours à le dire à des gens, tous les jours, tous les mois, au moins je peux accueillir à moi seule peut-être trois familles que je nourris moi-même, à qui je partage mon salon, à qui je cède même les lits parce que ça dépend aussi de la personne, je respecte certains aînés, à qui je n’ai pas le courage de dire que vous couchez au canapé.

Je préfère les laisser sur mon lit et me coucher sur le canapé parce qu’il faut rester dans cette culture du respect des droits d’aînesse depuis mon pays et aussi la parole de Dieu le demande.

Un lieu de solidarité pour les nouveaux arrivants

Aussi, le fait d’aller à l’Église pour les nouveaux arrivants, c’est justement pour contrer, n’est-ce pas, cette nouvelle réalité d’individualisme qu’ils rencontrent dans les pays occidentaux.

Parce que chez nous, c’est la solidarité. L’enfant du voisin, c’est mon enfant. Si je suis même pressée, je peux laisser l’enfant chez lui. Je dis, j’arrive. Il n’y a pas de problème. Mais ici, tu ne peux pas le faire. Et voilà.

Et lorsqu’on a ici le fait d’arriver à l’Église et dans notre culture d’origine camerounaise, on a toujours ce qu’on appelle des rencontres communautaires.

Tous les mois, on se rencontre, et ça se rencontre par région, par pays, par langue, par tribu, ce qui fait qu’on se rappelle notre culture, on parle un peu de ce dont nous vivions, ça nous permet de nous retrouver. Mais ce n’est pas tout le temps.

Alors qu’avec l’église qui est ouverte tous les dimanches, ça permet qu’en venant à l’église, on se rencontre tout le temps. Quatre fois au moins par semaine, contrairement à la rencontre communautaire qui ne peut avoir lieu qu’une fois le mois et très rarement d’ailleurs.

Donc voilà en quoi l’Église Unie est vraiment une porte, une vitrine d’accueil de ce Dieu-là lui-même qui est là pour accueillir tous ceux qui arrivent.

Un groupe de nouveaux arrivants d'origine dans une Église.
* Photo de Pedro Lima, unsplash.com. Utilisée avec permission.

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