Camino de Emaús témoigne d’une foi libératrice
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Camino de Emaús, une paroisse missionnaire et œcuménique, servant la communauté interculturelle latino-américaine au Québec
La communauté d’origine latino-américaine Camino de Emaús fait partie de l’Église Unie du Canada depuis 1996. Elle est née à Montréal dans les années 1970 autour du couple de réfugiés chiliens Rosa-Elena Donoso et Gonzalo Cruz, qui sont arrivés au Québec forts d’une expérience en éducation populaire telle que préconisée par Paulo Freire[1].
Camino est une paroisse missionnaire et œcuménique, servant la communauté interculturelle latino-américaine au Québec. Profondément enracinée dans une compréhension de l’Évangile axée sur la justice, la compassion active et la libération, elle professe une évangélisation qui allie foi et justice, spiritualité et engagement, service au prochain et transformation sociale, articulation théologique libératrice dans la vie concrète et protestation prophétique souvent à contre-courant, elle se lève pour la défense de la vie et contre la déshumanisation et toute forme d’oppression.
Depuis l’an 2000, les membres de Camino sont accueillis par la communauté de l’Église Unie Saint-Jean, au cœur de Montréal, partageant locaux, cultes bilingues (français-espagnol) lors des principales fêtes de l’année liturgique, repas et occasions spéciales. Camino s’est doté d’une mission précise : transmettre le message du Christ, notamment à la population québécoise, aux francophones d’autres origines et aux Latino-Américains, au nom de toute l’Église Unie. Camino témoigne d’une foi libératrice, tout à fait différente de l’expérience d’une Église autoritaire et contrôlante que beaucoup de gens ont connue dans le passé. Camino œuvre en partenariat avec la paroisse Saint-Jean pour trouver de nouvelles façons de faire « Église » dans son milieu, de manière contextuelle. Ces deux paroisses explorent la façon de vivre cette démarche avec dynamisme dans l’avenir.
Former des membres actifs
Camino œuvre à préparer le terrain humain et spirituel pour que, malgré l’environnement sécularisant, les gens prennent conscience qu’ils ont aussi des besoins spirituels. Ce qu’il faut essayer, donc, c’est de les rendre sensibles à leurs propres besoins, de les aider à les cerner et de savoir porter un regard critique sur le contexte afin que le discernement personnel et en communauté soit plus facile et plus évident pour la mise en pratique de la foi.
C’est ainsi que Camino travaille à former des membres actifs, capables d’expliquer ce qu’ils croient lors de rencontres amicales avec des gens en quête de sens et de spiritualité profonde, mais aussi devant des chrétiens qui se sentent déçus d’une religiosité routinière ou institutionnelle qui penche vers l’exclusion. Bref, l’approche de Camino est centrée sur les rencontres et les relations interpersonnelles directes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des murs de l’église.
Dans cette perspective, Camino de Emaús est formée d’une communauté noyau, qui comprend aussi cinq communautés de base à Montréal : des groupes qui se réunissent dans cinq quartiers différents, dans des maisons ou des locaux prêtés. Chaque communauté de base, sous la direction de leaders formés par Camino, partage la réalité personnelle et vécue dans le quartier, interprète celle-ci à la lumière de l’Évangile, identifie les personnes à visiter et les appuis nécessaires. Il s’agit d’un modèle ecclésial alternatif rayonnant qui renforce toute la communauté de Camino.
Parmi les activités organisées par Camino de Emaús, on peut mentionner le groupe du troisième âge Camino de Oro, qui rassemble une soixantaine d’aînés, et le Camp biblique familial annuel, qui a lieu depuis vingt ans et comporte une forte participation intergénérationnelle à la préparation et à l’animation. La communauté est également très active à la création de liens directs avec d’autres paroisses ainsi qu’à l’organisation de sorties et célébrations des fêtes chrétiennes ou civiles de l’année. En décembre, notamment, Camino offre un culte à la mémoire des gens décédés au Québec, au Canada et en Amérique latine, apportant ainsi consolation et espérance, avec la grâce de Dieu.
Source : Aujourd’hui Crédo