L’âgisme
Marie-Silvenie Chery
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L’âgisme est un défi spirituel et humain dans notre vie quotidienne. La mise à l’écart des personnes en raison de leur âge nous éloigne du message du Christ.
Table des matières
Dans nos communautés, il arrive que des personnes soient mises à l’écart non pas pour ce qu’elles font ou disent, mais simplement à cause de leur âge.
Une aînée pleine de sagesse, autrefois active, ne reçoit plus de responsabilités ou bien un jeune remplit de motivation et inspiré, se heurte au scepticisme. Comment expliquer cela?
Être confronté à l’âgisme pour la première fois
Je ne pouvais pas comprendre ce phénomène de l’âge tant que je ne l’avais pas vécu moi-même. Un jour, je voulais acheter un ordinateur Apple.
Je disais cela avec une jeune fille avec qui j’avais l’habitude de travailler en groupe, à l’université.
J’étais fâchée dans mon cœur, car je n’avais pas l’air si vieille que ça. J’étais sur la défensive. Pourtant je suis capable de mener des opérations sur n’importe quel type d’ordinateur si je suis bien entrainée.
Mais j’avais compris pourquoi elle m’avait lancé cela à la figure parce que de temps en temps je lui demandais de m’aider avec certains logiciels.
Qu’est-ce que l’âgisme?
C’est une forme de discrimination fondée sur l’âge. Cela peut viser les personnes âgées comme les plus jeunes, en les marginalisant, en les stéréotypant ou en réduisant leur rôle dans la société.
Dans notre société moderne, avec la montée en flèche de la technologie et de l’intelligence artificielle, nos aînés peuvent être écartés des responsabilités liées à la technologie moderne.
Il peut y avoir un manque de dialogue intergénérationnel. Ce qui peut donner un sentiment d’inutilité ou de frustration qui engendra par la suite une perte de richesses humaines et spirituelles. Au lieu d’avoir de la collaboration, on voit naitre un cloisonnement.
Quand l’âgisme s’installe, il crée des murs invisibles entre les générations. On confie moins de responsabilités aux aînés, sous prétexte qu’ils sont « fatigués », sans leur demander leur avis. On ignore les jeunes en pensant qu’ils manquent de maturité, sans les accompagner.
Ces attitudes peuvent causer un sentiment d’exclusion ou d’inutilité, de la perte de talents et d’idées et de la division au lieu de la communion.
La communauté devient alors moins vivante, moins ouverte, moins fidèle à l’Évangile.
L’âge est un processus naturel
L’âge de 65 ans est souvent considéré comme le début de la vieillesse, car on commence sa retraite si on le souhaite.
Cependant, la prise d’âge est un processus normal inévitable qui démarre dès le premier jour de la naissance.
Une vision biblique de la vieillesse et de la jeunesse
La Bible valorise la vieillesse. Dans Proverbes 16, 31, il est dit que la couronne des vieillards, c’est leur expérience : « Les cheveux blancs sont une couronne d’honneur; c’est dans le chemin de la justice qu’on la trouve ».
Les jeunes personnes sont plus créatives, pleines d’énergie et de vision nouvelle. Cependant, nos aînés devraient être des sources de sagesse, de mémoire et de stabilité.
Être jeune n’est ni une faiblesse ni un handicap. Chaque étape de la vie a ses richesses.
En tant que disciples du Christ, appelés à vivre dans l’amour et dans la justice, nous devons réagir et condamner toute attitude à l’âgisme.
Alors que faire?
Quelques recommandations pour contrer l’âgisme et vivre une véritable inclusion
Il est bon de créer les ponts entre les générations en organisant des activités pour tout le monde ensemble et en favorisant les échanges et le mentorat.
Il est conseillé de donner la parole à toutes les générations dans la paroisse.
Il est bon de sensibiliser les gens aux stéréotypes liés à l’âge dans les prédications et les groupes de discussion.
Il est agréable de célébrer la diversité d’âge comme une richesse et non comme un obstacle.
Créer une communauté pour tous les âges
Le Christ nous invite à accueillir chaque personne avec amour, respect et dignité. Une communauté fidèle à son appel est une communauté où chaque génération peut s’épanouir, porter du fruit, apprendre et transmettre.
« Que personne ne méprise ta jeunesse » (1 Timothée 4, 12)
« Même dans la vieillesse, ils porteront encore des fruits » (Psaumes 92, 15)
Que nous soyons jeunes ou aînés, débutants ou expérimentés, nous sommes appelés à bâtir ensemble une communauté vivante, intergénérationnelle et profondément humaine, enracinée dans l’amour de Christ.
