Oser un regard différent

Une jeune femme se cache le visage derrière un drap de lit.

Être ou ne pas être mère

8 mai 2024
Photo de Martine Lacroix

Martine Lacroix

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Connaissez-vous le cantique « C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau! »? Marie, figure phare de la chrétienté, qui va le nier?

Est-ce la raison pour laquelle divers aspects de la maternité provoquent tant de débats? Qui n’a pas déjà entendu parler de ces commentaires réprobateurs, à moins que ce ne soit carrément un appel au bannissement, que peuvent encore susciter les moyens de contraception au sein de certaines églises.

Quant à l’avortement, combien d’autorités ecclésiastiques condamnent toujours cet acte? Rappelons qu’il n’y a pas seulement au pays de l’Oncle Sam que l’on remet en question l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Et qu’en est-il du simple refus de la maternité?

Pourquoi rejeter la maternité

Faut-il se surprendre que des raisons économiques soient souvent avancées?

Si certaines d’entre nous conçoivent qu’un marmot coûte cher, d’autres s’inquiètent plutôt qu’un autre humanoïde sur la Terre, eh bien, cela risque d’hypothéquer l’avenir de la planète. Eh oui, une conscience environnementale peut quelquefois justifier ce choix.

Mais combien de femmes se sentent tout simplement mal à l’aise d’avouer que l’envie de materner brille par son absence chez elles?

Incompréhension face à ce choix de ne pas être mère

Une femme qui dédaigne la maternité soulève-t-elle davantage de réactions négatives qu’un homme qui met une croix sur la paternité? Passe-t-il lui aussi pour une créature un brin extravagante?

La signataire de ce texte en sait quelque chose.

À 33 ans, n’éprouvant aucune attirance pour la maternité, j’ai opté pour la ligature des trompes. Contrairement à beaucoup de mes consœurs, j’ai pu compter sur le soutien d’un gynécologue ouvert d’esprit.

C’est que la stérilisation peut être déniée par les professionnels de l’obstétrique à celles qui n’ont jamais enfanté. Pourquoi? Crainte que les jeunes femmes regrettent un jour cette opération souvent irréversible. Ai-je ressenti des remords? Jamais.

À l’aube de la soixantaine, vieillir sans la perspective de compter sur une progéniture susceptible de me soutenir jusqu’à mon dernier souffle m’angoisse-t-il? Un peu. Par contre, ce léger vertige qui m’envahit parfois ne pèse pas lourd face à cette décision prise depuis des lunes.

Tabou en voie d’extinction

Au cours des dernières années, de plus en plus de femmes ont revendiqué sans gêne le droit de dire « un enfant, non merci! ». Témoignages dans l’espace public, documentaires, articles et tutti quanti font en sorte que ce sujet ne sera bientôt plus tabou.

D’ailleurs, si on y réfléchit bien, materner ne signifie-t-il pas prendre soin d’une autre vie que la sienne? Mais materner s’avère-t-il nécessairement biologique?

Prenons comme exemples les mères d’adoption. Même sans lien de sang, une femme ne peut-elle pas chérir un plus petit que soi?

Puis combien de femmes ne jouent-elles point avec brio le rôle d’aidantes naturelles? Et qu’en est-il de toutes celles qui s’impliquent à titre de bénévole auprès des êtres les plus vulnérables de notre société?

Parmi tous ces messages qui fleurissent sur les cartes dédiées à la fête des Mères, verrons-nous bientôt quelque chose du genre : « Je t’aime maman de cœur? »

Un groue des jeunes femmes qui ne sont pas mères.
* Photo de Joel Muniz, unsplash.com. Utilisée avec permission.

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