Oser un regard différent

Un cadeau devant des décorations de Noël

Les personnes âgées à Noël

24 Décembre 2024
Photo de Martine Lacroix

Martine Lacroix

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Durant cette période de réjouissances, plusieurs personnes âgées souffrent de solitude. Grâce au bénévolat de quelques personnes, Noël est une peu plus joyeux.

C’est Noël. Toutes les têtes sont-elles à la fête? Non!

N’est-ce pas alors terrible d’apercevoir toutes ces images de bonheur qui envahissent ton champ de vision en décembre?

Ces pubs regorgeant de neige artificielle, guirlandes multicolores, sapins de Noël, familles toutes pomponnées où règne évidemment l’harmonie et qui salivent devant une quantité orgiaque de victuailles en agitant leur popotin sur une musique festive, eh bien, tout ce fatras ne finit-il point par t’étrangler pareil à ces compagnies de cartes de crédit qui s’acharnent sur les tirelires vides en janvier.

Quand commencent à tinter les grelots, ne faut-il pas veiller sur ces êtres proches de nous qui, eux, entendent plutôt sonner le glas, ceux et celles qui vont faire tapisserie, car aucune main ne se tendra spontanément dans leur direction afin de les inviter pour quelques pas de danse.

Dans son succès Il y a de l’amour dans l’air, Martine St-Clair s’interrogeait à savoir si elle était « la seule que la tendresse oublie…»

Affection, amitié, attachement, l’amour ne s’amuse-t-il pas à prendre différentes formes? Malheureusement, certaines personnes n’en verront jamais la couleur…

La solitude des personnes âgées

Parmi les âmes en peine qui se sentent seules sur leur planète, on retrouve beaucoup de gens âgés.

Et contrairement au Petit Prince de Saint-Exupéry, aucune rose ou renard apte à leur faire un brin de causette. « On ne voit bien qu’avec le cœur », ouais, cela ne reflète toutefois pas l’avis de ces laissés-pour-compte qui évoluent dans le noir.

Ne s’avère-t-il pas ironique de constater que le héros de ces festivités… c’est un vieux monsieur!

De grâce, ne froncez pas les sourcils. Inutile de faire preuve d’angélisme en niant que l’illustre barbu vole souvent la vedette au poupon gigotant dans une mangeoire entre un âne et un bœuf.

En prime, le gros bonhomme sapé en rouge vif jouit d’une existence que pourrait lui envier une multitude d’adeptes de la Fédération de l’Âge d’Or du Québec, la FADOQ pour les intimes.

Va-t-on le « placer »? 

Le célèbre patriarche n’a aucune inquiétude à ce sujet. On le laisse vivre sa vieillesse en paix dans sa chaumière au fin fond de sa Laponie en compagnie de mère Noël, laquelle pourrait même lui servir d’aidante naturelle en cas de besoin.

Est-ce qu’on reproche au père Noël de représenter un fardeau pour la société en raison des soins de santé que son âge vénérable est susceptible de nécessiter un jour? Jamais de la vie!

De plus, il n’a même pas à mendier avec embarras une visite, c’est plutôt lui qui squatte notre cheminée afin de nous faire un petit coucou.

Vieillir dans de telles conditions, n’est-ce point le nirvana?

Bénévolat pour Les Petits Frères 

Vers 1997, je me suis jointe à l’organisme Les Petits Frères à titre de bénévole.

La grande famille des personnes âgées seules se définit désormais en d’autres mots soit: Pour un grand âge bien entouré.

Je n’ai toujours pas quitté le nid! Me prendrais-je pour sainte Lucie?

Si j’adore porter des bibis, la couronne de chandelles ne figure point dans ma garde-robe.

Croyante, j’essaie tout bonnement de mettre en pratique les enseignements de la Bible. Si je m’attriste de l’isolement des gens du troisième âge, j’essaie avec humilité de mettre un rayon de lumière dans le quotidien de quelques personnes, aussi faible soit-il.

Demeure gravée dans ma mémoire cette citation de Lao-tseu : « Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres ».

Suis-je toujours à la hauteur des attentes de ceux et celles qu’on appelle nos Grand.e.s Ami.e.s nourrissent à mon égard?

Je regrette d’avoir à répondre par la négative. J’y travaille cependant avec l’énergie d’un lutin qui s’affaire à enrubanner un cadeau de Noël.

Autour du 21 décembre, je vais faire un saut dans la RPA où habite Vivianne. Aura-t-elle vécu une fois encore quelques échanges musclés avec le personnel de sa résidence?

Et Germaine, bientôt 92 ans? Me demandera-t-elle à nouveau si ses parents sont toujours de ce monde?

Et lorsque je téléphonerai chez Odile, aurais-je droit à sa voix à bout de souffle, mais heureuse de mon appel?

Et le 24 lors du party de Noël des Petits Frères sur la rue Garnier, Claudine m’apprendra-t-elle que le CLSC lui a enfin déniché une travailleuse sociale susceptible de lui donner un coup de pouce pour affronter tous ces « up and down » émotionnels qui nuisent à sa qualité de vie?

Et Léo, orphelin de Duplessis, de quoi va-t-il m’entretenir?

Lisette la coquette, 98 ans, se déclarera-t-elle satisfaite de sa récente coloration capillaire?

Créé des liens avec les personnes âgées

Sans vouloir me vanter, j’arrive souvent à connecter avec ces femmes et ces hommes qui comptent énormément pour moi.

Peut-être parce que je deviendrai à mon tour une Grande Amie en raison de mon statut de vieille fille, sans enfant, aucun amoureux en perspective.

À moins que vous ayez quelqu’un à me présenter?

Une lumière au creux des mains.
* Photo de Josh Boot, unsplash.com. Utilisée avec permission.

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