Peut-on choisir son identité?
Stéphane Vermette
- Foi - Pluralité religieuse
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Est-ce que changer d’identité va contre la volonté de Dieu et de sa création?
Dans cet épisode, Joan et Stéphane présentent certains passages bibliques sont présentés pour nous aider à repenser nos définitions d’identité de genre. Le défi de définir son identité au-delà des noms, des titres et des accomplissements est abordé.
Transcription:
Table des matières
Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui explore la foi et la spiritualité, une question à la fois. Cette semaine, peut-on choisir son identité? Comment ça va Stéphane, là c’est la nouvelle année et d’ailleurs je souhaite la bonne année, nouvelle année à chacune, chacun, à toutes celles et ceux, personnes non binaires aussi qui nous écoutent.
Je vous souhaite tout ce qui vous fait du bien et qui vous permette d’avancer sur des chemins plutôt vers la lumière peut-être d’ailleurs. En tout cas, moi, j’en ai besoin. Moi aussi, je veux offrir mes vœux à toutes les personnes qui nous suivent, qui nous écoutent, qui nous encouragent. Merci de votre présence.
Je vous souhaite en 2023 beaucoup de bonheur que vous atteigniez vos objectifs, que vous trouviez des places pour vous renouveler, pour vous ressourcer. Et je te le souhaite aussi, Joan. Merci, Stéphane, on a toujours besoin, comme tu dis, de places pour se renouveler, se ressourcer.
Peut-on choisir qui nous sommes ?
Alors moi, j’ai pensé là, en ce début d’année, je me suis dit, quand j’étais plus jeune, il y avait quand même un truc auquel je croyais dur comme fer, c’est qu’à la nouvelle année, tu vois, j’allais être quelqu’un de différent. Ouais, mais ouais, je faisais des listes, tu vois, avec les résolutions de nouvelle année, des petits défis. Et puis, c’est vrai qu’à l’époque, ça a changé.
Mais à l’époque aussi, on recevait parfois de nouveaux habits pour la nouvelle année, souvent une nouvelle paire de chaussures. Donc, des fois, tu allais chez le coiffeur ou la coiffeuse. Enfin, tu te sentais vraiment différente. Tu vois, là, tu étais quelqu’un d’autre, tu allais changer.
Et finalement, ouais, ça me fait rentrer un peu dans le sujet d’aujourd’hui, c’est-à-dire, est-ce qu’on choisit qui on est ? Et pourquoi est-ce que j’ai ce sujet-là aussi qui me travaille ?
C’est qu’il n’y a pas longtemps, j’étais invitée dans un podcast qui sera bientôt diffusé, qui s’appelle La Petite Lanterne, qui est un podcast pour des personnes qui sont plutôt sur un chemin de bouddhisme.
La personne qui m’a interrogée, Jismi, m’a posé une question. Et c’est vrai qu’on l’appose souvent à des pasteurs, c’est-à-dire, bon, par rapport aux personnes trans. Qu’est-ce que moi je pense des personnes trans? Parce que si on pense que la création de Dieu est parfaite, comment ça se fait que des gens aient besoin de changer comme ça d’identité?
C’est vrai que c’est un sujet extrêmement compliqué parce qu’on dit qu’on a été créé à l’image de Dieu, que Dieu ne fait pas d’erreurs.
Qu’est-ce que la normalité
Mais qu’est-ce qu’on considère une erreur? Qu’est-ce qu’on considère l’image de Dieu? C’est quand même assez difficile, parce qu’on assume qu’il y a une certaine normalité.
L’exemple que j’utilise souvent c’est un enfant qui naît avec un handicap, par exemple, qu’il manque un bras. Est-ce une erreur? Est-ce la nature qui a fonctionné de telle façon? Est-ce que Dieu l’a créé nécessairement de cette manière?
Pour un handicap physique, on ne dit pas nécessairement, c’est la volonté de Dieu, donc tu ne dois pas prendre de prothèses, tu ne dois pas utiliser la technologie existante. Mais des fois, lorsqu’on aborde ces sujets de la transidentité, ah ben là, ce n’est pas pareil.
On dirait qu’il y a comme une espèce de gap que certaines personnes ne sont pas capables de franchir. Pourquoi l’un et pourquoi pas l’autre?
Être dans une cage
J’ai écouté une émission avec Paul B. Preciado, qui est un philosophe queer, que je suis depuis quelques années, qui a été connu sous Béatrix, qui maintenant a fait sa transition, et qui maintenant se déclare non-binaire.
Et ce choix de Paul B. Preciado d’être non binaire, c’est aussi parce que, d’après iel, on est tous et toutes dans une cage et que même en faisant une transition, elle s’est encore sentie dans une cage parce que, qu’on le veuille ou non, il y a les normes de la société.
Alors, tu es assignée fille, tu grandis femme. Après, tu peux ou pas selon ta situation, disons, tu peux faire ce chemin de vie d’être reconnu comme homme. Et même en faisant ce choix-là, eh bien, on est pris dans cette cage d’être reconnu comme homme, en tout cas dans le cas de Paul, et pas comme Paul qui voudrait être perçu comme homme, mais avec à chaque fois un peu plus de finesse ou bien avec certaines particularités.
Non, on est pris d’un seul coup dans cette définition de l’homme et on passe d’une cage à l’autre, nous dit Paul.
Et j’ai trouvé ça assez parlant, parce que, quelque part, la façon dont les autres nous voient, souvent c’est vrai, on est pris dans quelque chose, il y a une cage, il y a quelque chose qui nous enferme. Et c’est là que moi j’ai besoin, j’ai besoin du souffle, j’ai besoin de la rouart, j’ai besoin de lire la Bible pour être un peu déplacé, j’ai besoin de sortir de cette matérialité, de ce jugement omniprésent.
La classification des hommes et des femmes
Cette idée de classification, de définition, est un phénomène relativement nouveau. Quoi, 19e, 20e siècle où on donne des noms, des races, des sous-races, on veut tout rentrer dans des cases pour pouvoir contrôler ou être plus confortable face au monde qui nous entoure. Donc, naturellement, un homme est un homme avec une série de caractéristiques associées à la masculinité, la même chose pour les femmes.
Mais aussitôt qu’on essaye de sortir de ces boîtes, de ces cages, je comprends très bien. Allusion, c’est sûr que ça dérange, c’est sûr que c’est un peu déstabilisant et ça prend une réécriture ou une nouvelle compréhension.
Et retourner à la Bible, le danger c’est d’amener nos définitions du 19e, du 20e, du 20e siècle dans un monde qui ne pensaient pas nécessairement comme ça. Et c’est toujours ça le danger d’importer nos valeurs dans les textes bibliques.
L’identité selon Paul Ricoeur
Il y a l‘identité narrative de Paul Ricoeur. Alors c’est un petit peu la troisième voie, cette identité narrative, puisque Paul Ricoeur définit la mêmeté, donc c’est ce qui perdure chez nous, ce qui fait un petit peu l’intangible dans nos vies, ce qui ne bouge pas trop.
Moi, toute ma vie, je serai franco-espagnol. Voilà, probablement. Ça, c’est quelque chose qui ne va pas trop bouger. C’est mes identités culturelles. Et je ne pense pas qu’entre temps, je vais devenir australienne. C’est possible, mais quand même, je resterai franco-espagnol, disons.
Et puis, il y a l’ipséité. C’est ce qui change en nous. Alors, peut-être ce qui change en moi, c’est mes cheveux plus ou moins courts, plus ou moins longs. Peut-être mon gabarit aussi, bien sûr. Quand j’étais jeune, j’avais un autre gabarit. J’en aurais peut-être un autre à la vieillesse. Bref.
Et puis, après, il y a l’identité narrative, il y a la façon dont moi, je vais le raconter. Et Paul Ricoeur met vraiment l’accent là-dessus. Et c’est là qu’on sent finalement son arrière-fond, son éducation protestante réformée quelque part. l’importance de pouvoir se raconter. Et ce n’est pas une vérité historique.
Donc, c’est un peu comme la Bible. La Bible, ce n’est pas une vérité historique. La Bible, ce sont des témoignages. Ce sont des narrations et parfois des identités narratives. La façon dont Paul se raconte aussi, qui est assez émouvante.
Moi, je n’aime pas trop Paul, mais il faut reconnaître qu’il a une façon assez émouvante de parler de lui-même à la troisième personne. Et nous, on traverse notre vie comme ça et on passe d’une identité narrative à l’autre.
Et c’est là que je trouve que c’est important de pouvoir se plonger dans la Bible pour réaliser que de tout temps, les gens ont eu besoin de se raconter et ont eu besoin qu’on leur raconte aussi un peu des histoires.
Et puis, il y a aussi toutes ces personnes qui se racontent dans la Bible. Et je trouve que c’est là que l’Église aurait une pertinence au niveau des trajectoires de personnes trans, internes, non-binaires. C’est de dire ben ouais, ok, je comprends, dans la Bible aussi c’est rempli de gens qui ne répondent pas à des normes sociétales et pourtant.
L’eunuque, un exemple de non-conformité
Le passage biblique qui me vient en tête, qui illustre le plus cette conversation, c’est le passage de l’eunuque dans le livre des actes des apôtres parce que l’eunuque par définition ou du moins par définition actuel je peux dire c’est pas une femme mais plusieurs vont dire c’est pas tout à fait un homme. Parce qu’il a fait ôter ses parties génitales.
Et pour plusieurs personnes, il ne rentre pas nécessairement dans une case ou une autre. Donc c’est quelqu’un qui défie toutes ces notions d’identité fermée de genre,
Et ce que je trouve toujours intéressant, c’est que cet homme était en recherche spirituelle. Philippe embarque dans son char, il discute, et il y a ce passage qui dit « Maintenant que nous avons cheminé ensemble, maintenant que nous avons discuté, maintenant que nous nous connaissons, est-ce qu’il y a une raison qui empêcherait que je sois baptisé? » Et Philippe, il dit « Ben, non.
Et le baptême se fait. Et je crois qu’ici, il y a comme une révolution de dire, ton enveloppe extérieure, ce n’est pas ça qui empêche de pouvoir appartenir à la grande famille de Dieu.
Dieu nous connaît tels que nous sommes
C’est vrai que maintenant que tu le racontes sous cet angle-là, je me rends compte de la puissance de ce message.
Et ça me ramène à quelque chose qui très souvent me réconforte depuis que je suis enfant, c’est de me dire que Dieu me connaît depuis que je suis dans le ventre de ma mère. C’est tout simple, c’est juste une entienne, quelque chose que je me répète, de me dire, Dieu sait exactement où je suis, où j’en suis, et ce depuis bien avant que je puisse moi-même prendre conscience de qui je suis.
Et d’ailleurs, qui je suis, ça évolue, et des fois c’est même un petit peu inquiétant de voir des gens qui ont tellement changé. C’est vrai que ça peut nous déstabiliser.
Surtout, par exemple, moi, je suis mariée depuis 20 ans. Chez moi, tout est très normé. Et des fois, je vois des gens, en 20 ans, ils ont pu changer plusieurs fois de pays, puis ils ont changé plusieurs fois de conjointes. On me dit, mais attend, c’est fou, ça.
Et puis en même temps, qu’est-ce que j’en sais, moi, de qui ils sont ? Là, c’est des choses que les gens font, des choses que les gens vivent, parfois des événements de la vie sur lesquels on n’a pas de prise. Mais qui on est profondément ? Ça, ça reste très mystérieux.
Alors, c’est vrai que souvent, en tant que pasteur, on reçoit des gens qui viennent de milieux oppressifs. On en parle depuis le début de ce podcast un peu, parce que c’est vrai que je crois que c’est quelque chose qui, pour toi comme pour moi, c’est quelque chose qui marque beaucoup notre ministère, de voir des gens qui arrivent de milieux oppressifs religieux, où on leur a donné beaucoup d’instructions sur comment se comporter. Et moi, c’est quelque chose qui m’échappe complètement.
Et puis, en même temps, je vois qu’il y a des gens qui aimeraient bien que je leur donne un peu des instructions, des fois, sur ce qu’il faudrait faire, ce qu’il faudrait lire, ce qu’il faudrait manger. Et puis, quand ces personnes voient qu’en fait, moi, je n’ai pas beaucoup de lignes de conduite comme ça très prédéfinies, pense un peu m’aider en me donnant à moi la pasteur des conseils.
Je ferais peut-être bien de lire un peu plus ma Bible ou de manger un peu moins de sucre. Ça aussi, ça a l’air assez important. Et mon mari, comment qu’il fait quand je suis en ministère à Zurich et que je dois faire bien attention à mes enfants ?
Alors, je me rends compte qu’en fait, on a toujours un petit peu envie de déjanter les autres, de leur donner des conseils et puis surtout de cadrer leur identité. Moi, je suis le genre de femme où je dis des choses un peu cash.
Alors, des fois, on me dit que je ferais bien d’être un peu plus douce. Les femmes sont plus douces, en fait. Et là, on m’enferme de nouveau dans ma cage de femme. Moi, je n’ai rien demandé. Je n’ai pas tellement envie d’être douce. Je ne vois pas pourquoi je devrais être douce. Mais comme je suis une femme, je suis censée être douce, tu vois.
Puis toi, tu es censée être un peu virile. J’espère que tu vas souvent couper du bois en forêt parce que ça, c’est important, je crois. Oui, oui, oui. Chassé et trappé pour nourrir ma famille. C’est vrai. Voilà, on revient aux identités qu’on calque sur les autres et dans lesquelles, je crois, Dieu n’a rien à voir, en fait.
Dieu ne se soucie pas de notre identité
Je pense que c’est cette confusion entre notre volonté et la volonté de Dieu qu’on fait souvent et malheureusement trop de personnes en position d’autorité dans les églises font souvent. Moi je crois sincèrement et je vous avertis, désolé pour le vocabulaire que je vais utiliser que Dieu n’en ait rien à cirer de nos identités.
Moi, je crois que Dieu nous connaît et nous connaît plus que nous nous connaissons nous-mêmes. Et tout ça, c’est quand même des constructions humaines. C’est même des choix arbitraires.
J’ai un amateur de science-fiction et il y a une série dans les années 90 qui s’appelait Babylon 5 et un des personnages qui subissait un interrogatoire, on lui demandait qui es-tu. Et ce personnage donnait son nom, j’ai dit non non, c’est ton nom, ce n’est pas ton identité. Elle disait bon je suis ambassadrice, ça, c’est un titre, ce n’est pas ton identité.
J’ai trouvé cet épisode-là très puissant parce que ça nous ramène à essentiellement qui sommes-nous, comment je serais capable de me définir au-delà de mon nom, de mon titre, de mes accomplissements, de ma généalogie.
Comment définit son identité
J’aime vraiment beaucoup tout ce que tu as dit là, Stéphane. Et effectivement, je trouve que c’est un exercice. Maintenant quand j’y pense à faire avec nos jeunes en paroisse par exemple de leur proposer de se définir mais de leur proposer de se définir.
Et puis, au fur et à mesure, doter leur filiation, doter leurs identités héritées, comme moi, franco-espagnol, doter des choses, des titres, comme championne de je-ne-sais-quoi. On a des fois des jeunes qui sont déjà jeunes championnes de judo ou comme ça. Et de voir qu’est-ce qui reste en fait. Est-ce que j’arrive à me définir en dehors de tout ça ?
Et je trouve que c’est extrêmement difficile de se définir en dehors de tout ça. Et c’est pour ça que depuis toujours, je trouve un grand réconfort de me dire que je suis l’aimée de Dieu. Dieu même, d’un amour infini, je suis au bénéfice de cette grâce que j’ai même du mal à expliquer, pourtant j’y consacre une grande partie de ma vie.
Et c’est cet amour-là, en tout cas cette foi en cet amour, qui me permet tous les matins de considérer chaque nouvelle journée comme une option pour passer un bon moment. Et tout le reste, bien sûr, tout le reste est important.
Essentiellement, le fait pour moi, par exemple, d’être mère et d’être épouse, ce sont deux choses vraiment importantes dans ma vie. Mais en vérité, ça peut m’être ôté justement par la vie. Et si ça m’est ôté, qu’est-ce qui me reste alors ?
Ma question de départ, enfin la question d’où je suis partie, qui m’avait été offerte par Gismi pour ce podcast La Petite Lanterne, c’est ça. Est-ce que du coup, moi en tant que pasteur théologienne, qu’est-ce que je pense du fait que les personnes trans aient besoin de changer quelque chose sur leur corps ? Et du coup, je te pose la question, Stéphane, qu’est-ce que tu en penses, toi, en tant que pasteur ?
Aller au-delà de l’enveloppe corporelle
Pour moi, je ne veux pas du tout banaliser tout ce processus-là, mais c’est un détail. Moi, c’est vraiment une enveloppe corporelle. Je crois l’enjeu principal est le bien-être. Je ne suis pas capable d’imaginer la douleur de vivre dans une enveloppe corporelle qui ne correspond pas à qui je suis vraiment intrinsèquement. J’ai quelques exemples autour de moi de personnes qui, à différents degrés, ont transitionné ou du moins affirmé qu’il n’y a pas cet alignement-là.
Et je reviens toujours à la même chose, est-ce que cette personne est heureuse? Est-ce que c’est une bonne personne? Est-ce qu’il y a quelque chose de positif qui émane de ça? Si la réponse est oui, qui suis-je pour dire, ah non, non, non, non, tu dois demeurer dans le malheur, tu dois demeurer dans le déni. Parce que ça correspond à une certaine image de la religion ou de Dieu que je me suis construite pour me rendre confortable.
C’est un peu la violence d’imposer ses valeurs à d’autres personnes qui n’ont pas demandé ces choses-là. Est-ce que moi, je vais commencer à dire ah les gens qui se font faire des tatouages « Ah non, il ne faut pas faire ça ».
Mais c’est leur corps. Mais encore une fois, j’y reviens souvent, mais on dirait qu’il y a une chose qui est permise, l’autre qui n’est pas permis. Mais selon mon point de vue, ça s’inscrit dans la même logique.
Modifier notre corps
Les gens reçoivent une enveloppe corporelle pour cette vie terrestre que l’on a. Pourquoi on n’a pas le droit de la modifier, de l’améliorer, dans une perspective qu’on ne fasse aucun mal aux autres? Mais oui, parce qu’après tout, c’est notre corps.
C’est le corps dans lequel on est, qu’on n’a pas choisi, avec cette cage d’énormes sociétale qui nous imposent des choses en plus, en fonction d’un corps qu’on n’a pas choisi. Et ensuite, évidemment, il y a des normes culturelles.
Et puis, pour revenir au tatouage, moi ça m’a bien fait rire parce que c’était toujours interdit chez les pentecôtistes jusqu’à ce que Hillsong, donc voilà ça c’est la hype pentecôtiste et puis moi je les remercie à titre personnel parce que j’aime bien leur louange. Après pour le reste je passe, ça ne m’intéresse pas.
Mais depuis que les pasteurs Hillsong ont mis à la mode de faire des tatouages religieux, des tatouages bibliques, là d’un seul coup, toutes les jeunes églises pentecôtistes, bon bien sûr pas les historiques, pas les Églises un peu plus traditionalistes. Eh bien, tout le monde a commencé à se faire des tatouages parce que tu comprends si c’est la Bible, si c’est religieux, alors c’est bon.
Si c’est pour dire que je serai fidèle à ma femme pour toujours dans le dos, c’est bon. Voilà.
Et donc ça, c’est très drôle parce que ça montre bien qu’on part d’un interdit biblique qui est de statuts et des trucs. Voilà, il y a plus ou moins un interdit biblique là-dessus.
Ensuite, finalement, on le subvertit, on le sublime, on en fait quelque chose, on dit mais non, c’est pour rendre gloire à Dieu. Voilà. Et puis alors finalement, d’un seul coup, ça devient religieux.
Ça m’amuse beaucoup et ça montre bien que c’est totalement subjectif. Alors bien sûr, pour les personnes trans, ça leur fait une belle jambe, les personnes non-binaires aussi, dans le sens où s’il faut tout le temps attendre que la société veuille bien quelque part vous faire une place, on va devoir attendre encore longtemps. Je reviens à mon affirmation initiale. Moi, ce qui me sécurise, c’est que je suis l’enfant bien aimé de Dieu. Et bien sûr, je n’ai pas choisi mon corps.
Personne ne l’a vraiment choisi. Mais je ne vais pas non plus passer toute ma vie à essayer de le conformer aux besoins et aux attentes des autres. Je pense à mon poids, par exemple. Et donc, je ne souhaite pas que les autres. Et besoin de se conformer aux attentes et au regard des autres.
Donc, j’aimerais bien qu’on soit tous et toutes libérés de ces normes-là. Moi, je crois que Dieu nous appelle à atteindre notre plein potentiel.
C’est le chemin que toute personne devrait suivre et nous devrions souhaiter ça pour toutes les personnes autour de nous, partout dans l’univers et tous nos auditeurs. Toutes nos auditrices, toutes les personnes qui sont là, je vous souhaite d’atteindre votre plein potentiel, peu importe le chemin que vous prenez, qu’il soit confortable, qu’il soit inconfortable, qu’il soit accepté ou non par des gens autour de vous.
Je crois que Dieu nous appelle à atteindre notre plein potentiel. Amen, Stéphane.
Conclusion
Et je crois qu’on va arrêter ici notre épisode sur les questions identitaires. Bien sûr, on veut remercier notre commanditaire principal, l’Église Unie du Canada. Peu importe la plateforme sur laquelle vous écoutez, n’oubliez pas d’aimer, de vous abonner, de partager. On vous rappelle très important que le 21 janvier, on aura un enregistrement, je pourrais dire, live. Vous pourrez nous voir faire l’exercice.
Vous pourrez voir toutes nos erreurs qu’on commente habituellement. Et surtout, on aimerait ça que vous soyez là pour nous poser des questions. Oui, venez. Le vieux slogan du magasin, demandez-nous n’importe quoi ou presque. On va essayer, si vous avez des questions sur c’est quoi la vie d’un pasteur ou sur nos cheminements, des choses comme ça, on serait très intéressé. Ça va être sur la chaîne YouTube de l’Église Sainte-Claire, le lien va être annoncé dans la description du podcast, mais vous pouvez aller sur YouTube « Église Sainte-Claire », ça va vous amener à l’endroit.
Si vous avez des questions, bien justement, écrivez-nous questiondecroire@gmail.com. Merci beaucoup, Johanne, pour cette conversation pas toujours facile. Merci, Stéphane, d’avoir accepté. Et à très bientôt. Au revoir. Au revoir et merci.