Le travail du sexe
Martine Lacroix
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La perception du travail du sexe
En 2024, les gens qui œuvrent dans l’industrie du sexe sont-ils toujours perçus comme la queue de peloton? Malheureusement, oui… Pourquoi? Allons-y avec une hypothèse.
Comment faire évoluer les mentalités alors qu’un seul discours prime dans l’espace public? Celui des prohibitionnistes. Est-ce qu’une Église qui aborde ce sujet est nécessairement abolitionniste? Non. Son approche peut être nuancée.
Un sujet difficile à aborder
Comme nos sœurs et frères des Premières Nations, les personnes qui vivent en situation d’itinérance, celles et ceux qui optent pour le Québec comme terre d’accueil, les gens qui s’identifient comme travailleuses et travailleurs du sexe (TDS) font souvent parler d’eux.
Mais qui leur adresse la parole avec sérieux afin de les connaître véritablement? Peu de mains se lèvent…
En fait, si ouverture il y a face au travail du sexe, c’est surtout envers les ex-TDS qui ont vécu un véritable calvaire dans l’univers du sexe.
En ce qui a trait aux TDS qui affirment aimer ce travail et, surtout, rejettent catégoriquement le statut de victime qui leur colle à la peau, eh bien, la réprobation se manifeste, crue ou hypocrite…
Être une alliée
En tant que chrétienne, je compatis naturellement avec tous les êtres humains qui ont abouti dans l’industrie du sexe contre leur gré et dont le cœur et l’esprit sont meurtris à tout jamais.
Par contre, je crois aussi que tous les êtres humains ont le droit de disposer de leur corps en toute liberté.
J’appuie donc les travailleuses et les travailleurs du sexe dans leurs revendications. Je m’informe principalement auprès de l’organisme Stella qui œuvre à Montréal depuis 1995.
Les affirmations de ce groupe ont toujours paru crédibles à mes yeux. Motif? Parce que les stellaires nous présentent les deux côtés de la médaille.
Oui, si on est à l’aise avec la sexualité, on trouvera avantageux de voir le bedon de notre tirelire se remplir à la vitesse TGV en tant que TDS.
Mais non, le travail du sexe n’est pas toujours rose! Qu’est-ce qui pourrait améliorer l’existence de celles et ceux qui l’ont choisi? La décriminalisation.
Voilà avant tout l’affaire du gouvernement fédéral. Quant à la stigmatisation qui pèse sur les TDS, si on accepte enfin la pluralité de points de vue sur le sujet, nul doute qu’on parviendra à l’abattre.
Le 17 décembre
La Journée pour mettre fin à la violence contre les travailleuses et travailleurs du sexe est soulignée de diverses façons. En tant qu’objet susceptible de protéger en cas d’attaque de toutes sortes, le parapluie rouge en constitue le symbole.
Peut-on rêver? Des milliers de manteaux ornés d’un minuscule pépin écarlate à la boutonnière en guise de respect envers les TDS…
Ce texte est rédigé à titre personnel et n’engage en rien l’organisme Stella.