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Un pissenlit qui s'envole au vent représentant le souffle du Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit dans notre foi

22 janvier 2025
  • Foi - Pluralité religieuse
  • Pasteur-Prêtre
  • podcast
  • Spiritualité

Même s’il est l’une des trois personnes de la Trinité, l’Esprit-Saint demeure un concept difficile à cerner pour plusieurs croyants. Qui est cet Esprit? Quel rôle peut-il jouer dans notre vie de foi? 

Dans cet épisode, Joan et Stéphane explorent des passages bibliques et racontent des expériences personnelles au sujet du Saint-Esprit et essaient d’aller au-delà des clichés pour identifier sa présence dans nos vies.

* Musique de Lesfm, pixabay.com. Utilisée avec permission. 

* Photo de Oliver Hihn, unsplash.com. Utilisée avec permission. 

Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui aborde la foi et la spiritualité, une question à la fois. Cette semaine, quel est le rôle du Saint-Esprit dans notre foi? Bonjour Stéphane. Bonjour Joan, bonjour à toutes les personnes qui nous écoutent.

Baptiser au nom du Saint-Esprit

Cet épisode sur le Saint-Esprit, c’est trop chou parce que c’est une suggestion de tata Angèle, ma tata, la sœur de mon papa. Et puis, j’en parlerai peut-être un peu plus tard. Mais en attendant, j’ai une anecdote très drôle à partager.

Un jour, mon mari rentre d’un entretien de préparation de baptême et il me dit Tout s’est bien passé jusqu’à ce que le papa du petit bébé me dise, les yeux dans les yeux et très sérieusement, vous pouvez le baptiser au nom du père. C’est OK.

Vous pouvez le baptiser au nom du fils. Ça va. Mais votre histoire d’esprit, là, on laisse tomber.

Je ne savais pas que c’était optionnel dans un baptême.

Mais ça montre combien c’est important d’oser en parler aussi du Saint-Esprit et combien pour certains, certaines, ça reste des notions un peu ésotériques, peut-être qui font même un peu peur.

Et finalement, si ça se trouve, ce papa, tout ce qu’il voulait, c’était protéger son enfant d’une forme de spiritisme ou de quelque chose qui finalement risquerait de marquer l’enfant ou de mettre une mauvaise ambiance le jour du baptême.

Donc, c’est un beau lieu, après, de discussion et d’échange. Et bien sûr, de ce point de vue-là, on est toujours OK de discuter avec les gens.

Ne pas savoir quoi dire sur le Saint-Esprit

Lorsque tu m’as suggéré de faire cet épisode, j’ai hésité un peu, pour être totalement honnête, parce que je croyais que j’avais pas grand-chose à dire.

L’Esprit-Saint ce n’est pas vraiment la saveur du mois dans l’Église Unie du Canada. C’est souvent associé au mouvement évangélique, aux pentecôtistes, au mouvement charismatique. On a toujours cette idée des gens qui parlent en langue et qui disent blablabla.

On a ces gros clichés là, au point où, moi aussi j’ai une anecdote pour toi.

Durant ma formation au Collège théologique, suivi un cours sur la pneumatologie, sur l’Esprit-Saint. Et je racontais ça à une pasteure, et elle était totalement incrédule, parce qu’elle me disait, un cours au complet? Oui, oui. 45 heures sur l’Esprit-Saint? Elle n’était pas capable d’y croire comme s’il n’y avait rien à dire.

Et pourtant, il y a tellement à dire, mais c’est tellement hors de nos théologies ou nos préoccupations que c’est comme si c’était pour les autres et ce n’était pas pour nous.

Esprit-Sainte ou Esprit-Sainte?

Alors, c’est vrai que moi, ce que j’aime beaucoup avec cette notion d’Esprit-Sainte. Moi, j’aime bien dire Esprit-Sainte, déjà parce que les gens s’arrêtent et se disent elle s’est trompée.

Et puis ensuite, ça permet de rappeler le très classique, la rouah. Rouah, en hébreu, qui est plutôt féminin, même si ce n’est pas tout à fait la même chose que l’Esprit-Saint. Mais ça permet de rappeler qu’il y a des nuances dans tous ces mots.

Moi, ce que j’aime avec cette notion d’Esprit Saint, de rouah, d’Esprit-Saint, c’est que cette force, cette notion peut se décliner sous plusieurs noms.

Et il y a un nom, par exemple, que j’aime bien, c’est Paraclet, le consolateur, qui nous souffle des idées de l’intérieur, des idées qui nous sortent de nos marasmes, en fait.

Et j’ai même trouvé cette citation très jolie sur un site catholique, parce qu’il y a aussi pas mal d’autres courants chrétiens qui ont des constructions, des théologies, des réflexions sur l’Esprit-Saint.

Eh bien, il était écrit que l’Esprit Saint souffle ce qu’il a à dire en le tenant fermement dans l’amour de Dieu.

L’Esprit-Saint qui adapte nos messages

Ça me fait penser, et peut-être tu l’as vécu, sûrement d’autres pasteurs l’ont vécu, comment l’Esprit-Saint peut transporter un message, comment il peut adapter un message.

Exemple, Je vais prêcher un serment, et à la fin, bon, on serre les mains, on dit bonjour monsieur, bonjour madame. Et quelqu’un va me dire, ah ça là, ce que tu as dit dans ton serment, telle chose, tel sujet, ça m’a vraiment parlé, c’était vraiment ce que j’avais besoin d’entendre.

Le truc, c’est que j’ai jamais dit ça. J’ai jamais abordé ce sujet. Et je me demandais, mais c’est quoi? C’est moi qui n’ai pas suffisamment clair et tout ça.

Et on m’a expliqué que c’est le travail de l’Esprit Saint qui a pris les paroles qui sont sorties de ma bouche, qui les a façonnées, qui les a transformées, qui les a malaxées pour que la personne entende un message positif.

Et c’est ça, je pense, qui est difficile pour plusieurs d’entre nous élevés dans une culture où tout doit être quantifié, qui est logique, qui est scientifique.

D’avoir un Esprit-Saint qui fait ce que l’Esprit semble vouloir faire, ne demande pas permission, transforme les choses, c’est un peu déstabilisant lorsqu’on y pense. Ça demande beaucoup de confiance, ça demande beaucoup de foi.

L’Esprit-Saint et les courants unitariens

Il y a un autre aspect de l’esprit saint qui me travaille un peu plus, avec lequel je suis un petit peu moins à l’aise, c’est l’idée de souffle tout-puissant.

Alors c’est vrai qu’on peut aussi le comprendre avec quelque chose d’un peu organique, de se dire c’est dans le sens de souffle de vie qui donne énergie et élan.

Mais quand je suis face à des théologies qui sont uniquement dans cette notion de toute-puissance, j’arrive mieux à m’approcher, à comprendre, pas vraiment être d’accord ni à pouvoir adopter ça, mais je comprends un peu mieux les théologies libérales qui sont peu intéressées par le Saint-Esprit, voire carrément les courants unitariens qui n’ont juste aucun élément de foi, de doctrine ou de catéchisme à ce sujet.

J’en parlais avec un collègue qui se reconnaîtra peut-être s’il nous écoute, qui un jour m’a dit : Tu sais, j’ai un secret, j’ai quelque chose dont j’ose pas trop parler dans l’Église. Puis le type est marié, il a des enfants. Puis moi, il y avait d’autres collègues qui étaient venus me parler de ça. Je me dis, ah oui, tu sais, tu peux m’en parler, c’est un espace safe et tout.

Tu vois, je sais pas trop comment te le dire. Moi, j’ai l’impression que toi, t’es plutôt classique à ce sujet. Je lui dis, ben oui, moi, je suis plutôt classique. Je suis mariée avec un homme et tout.

Et puis, je lui dis, non, je veux dire, toi, t’es plutôt, enfin, tu crois en l’Esprit-Saint, t’es trinitaire, quoi. Ah, je dis, excuse-moi, non, je n’y étais pas du tout, oui, non. Alors toi, du coup, tu es plutôt unitarien. Il me dit oui, mais je ne me sens pas très à l’aise, je n’ose jamais en parler. Je me sens même un peu discriminée, alors si ça pouvait rester entre nous.

Mais finalement, c’est un courant qui ne fait pas de différence entre le Saint-Esprit et Dieu, si j’ai bien compris. Et puis, ces deux mots sont utilisés de façon un peu interchangeable.

Et moi aussi, des fois, ça m’arrive, en fait. C’est juste, ce n’est pas hyper conscient, mais des fois aussi, j’interchange un petit peu.

Et finalement, il n’y a pas cette notion d’Esprit-Saint qui aurait plusieurs caractéristiques, plusieurs qualités et qui serait complémentaire au père et au fils en quelque sorte. Non, c’est plutôt… J’ai lu sur le site internet ce facteur ineffable qui nous lie les uns aux autres.

Le Saint-Esprit est le petit frère oublié de la famille

Ça me fait penser à une expression que j’avais lue. Dans la Trinité, l’Esprit-Saint est le petit frère ou la petite sœur oublié de la famille.

On est capable de comprendre, je crois, l’image de Dieu. On est capable de comprendre Jésus, le Christ. Ça va.

Mais un esprit, c’est difficile à saisir, c’est difficile à définir les contours. Malheureusement, il y a plein de gens qui disent tout et n’importe quoi, et on ne s’y retrouve plus.

Et je peux comprendre que pour plusieurs personnes, juste, pas nécessairement abandonner, mais ignorer. Oui, bon, l’esprit est là, ça va, on va en parler à la Pentecôte, on va en parler le dimanche qu’on parle du baptême de Jésus, mais bon, ce n’est pas trop confrontant, ce n’est pas trop engageant.

Je peux comprendre qu’il y a un malaise et qu’on ne sait pas trop quoi faire avec ça.

La venue du Saint-Esprit pendant un culte

Mais tu sais, le malaise, on peut même le trouver à d’autres endroits. Par exemple, j’espère que je n’ai pas déjà raconté cette anecdote parce que sinon, ça fait un peu la vieille qui radote, mais j’adore la raconter, c’est vrai.

On a une paroisse à Strasbourg. Moi, je viens de là-bas quand même, qui est luthéro-charismatique, Saint-Nicolas, un très beau lieu de louanges et puis voilà, très attachée à une certaine expression de la foi.

Et quand on était étudiants, mon mari et moi, on y allait. On avait plaisir à chanter des chants, à bouger un peu, à être dans nos corps, quoi, en fait.

Il y a une tradition là-bas où il y a toujours un moment donné où il y a une sorte de chant partagé. Alors, ce n’est pas un chant-chant, c’est une sorte de murmure, une sorte de… Et puis, à un moment donné, on est à l’unisson et c’est super beau, ça crée une harmonie. Et c’est une sorte de chant en anglais, je pense. Moi j’aime beaucoup.

Et puis alors voilà, on chantait la louange, « Viens Saint-Esprit, viens Saint-Esprit », bref. Bon, il n’y a pas le chant en langue.

Alors le pasteur dit « Voilà, je vous propose de chauffer encore un peu plus vos cœurs, ouvrir un peu plus… » Il y a toujours des tas d’expressions, moi je ne comprends rien, comment je fais pour chauffer mon cœur, ouvrir mon truc, bon bref. Une fois, il y en a un moment qui a dit « Fermez vos parapluies ». Moi je comprends encore moins, l’histoire de fermer mon parapluie, je suis dans l’église, il ne pleut pas, je n’ai pas de parapluie, bref.

Et puis on fait deux fois, trois fois, quatre fois. Et puis le pasteur, à un moment donné, dit « Bon, Saint-Esprit, on a compris. Ce soir, voilà, non, c’est pas le moment. Je vous propose, sœurs et frères dans l’Assemblée, on continue le culte. Ce soir, a priori, il n’y aura pas de chant en langue.

Tenter de contrôler le Saint-Esprit

On ne peut pas contrôler le Saint-Esprit. Et ça, c’est fascinant parce que, bon, dans ton exemple, vient Saint-Esprit, mais souvent, on invoque l’Esprit, on demande sa présence. Ce qu’on sous-tend, c’est qu’il vient de la façon que je veux, il vient faire ce que je désire.

Il y a un danger dans cette idée d’un Esprit qui vient, qui nous pousse. Peut-être que ce sera dans une direction qui est sûrement bonne, mais pas celle que l’on désire, pas celle qu’on anticipe.

Par exemple, lorsque Jésus va dans le désert pour préparer sa mission, je n’ai pas contre-vérifié, mais je crois que dans tous les évangiles, c’est marqué que l’Esprit pousse Jésus dans le désert ou l’amène dans le désert.

Donc, il y a cette idée-là que Ce n’est pas nécessairement le choix de Jésus. Non, l’Esprit amène Jésus dans un lieu inconfortable, dans un lieu hors de sa zone de confort, pour le préparer à quelque chose de plus grand.

Et ça peut être intimidant. de dire, bon, je me remets à toi, Esprit-Saint, guide-moi dans, je sais pas moi, si je dois débuter ce projet ou quelle direction je peux prendre dans mon futur. Et de se rendre compte que l’inspiration de l’Esprit, c’est absolument pas ce qu’on veut.

Et il y a le côté, justement, l’Esprit souffle là où il ou elle veut. Eh bien, oui. Il faut être prêt à accepter de jouer le jeu, je pourrais dire. Si on veut suivre l’esprit, il va arriver. Plusieurs occasions qu’on va être poussé là où on ne veut pas aller.

La présence de l’esprit-Saint dans le rituel

D’ailleurs, j’ai aussi découvert en faisant des recherches pour ce podcast que la tradition chrétienne appelle l’Esprit-Saint l’hôte intérieur. Et là, c’est impressionnant, ça voudrait dire que pour certaines conceptions, c’est vrai, l’Esprit Saint est toujours là, c’est notre hôte intérieur, on l’emmène toujours avec nous.

Et du coup, ce n’est pas du tout nous qui le contrôlons, ce n’est pas du tout nous qui l’appelons, ce n’est pas du tout nous qui lui donnons la place dans notre vie finalement. Toutes ces notions sont un petit peu interpellantes.

Et puis, il y a cette place de l’onction d’huile en lien avec l’Esprit Saint. Et moi, je ne sais pas, tu as déjà vécu une onction d’huile.

Moi, pendant un petit temps, avec mon époux, quand on était dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, peut-être qu’on a des auditeuristes aussi de notre précédente paroisse, on faisait partie d’un groupe charismatique œcuménique qui mélangeait un peu tout.

Vraiment, il y avait des trucs un peu hardcore qui venaient carrément du milieu charismatique, des trucs de piété catholique avec des rituels, voilà.

Puis, il y avait aussi un moment hyper émouvant où la bergère, qui n’avait pas fait d’études de théologie, qui est une dame qui a continué sa vie, qui a, je crois, une échoppe où elle vend des choses.

Enfin, une dame qui avait donné vraiment son cœur à Jésus, qui était toute jeune à ce moment-là, toute jeune maman, même pas à la trentaine. Et elle avait une petite fiole d’huile et elle nous proposait l’onction d’huile.

Et je me rappelle de la douceur de ce moment, avec une sœur qui a prié sur moi, qui a fait une croix sur mon front, qui a invoqué l’Esprit-Saint parce que j’ai essayé de terminer ma thèse avec des moments basages, ça a fonctionné moyennement bien disons, mais tout le monde allait bien à part ça, sauf moi disons.

Et ça m’avait fait un bien fou en fait. C’était trois fois rien et c’était énorme à ce moment-là.

L’Esprit-Saint comme un souffle fragile

Je n’ai pas eu la chance de connaître quelque chose de similaire, mais je peux reconnaître ces moments dans ma vie, où les gens ont posé un petit geste, ont dit deux, trois mots, rien de compliqué, et j’ai ressenti l’équivalent de cette paix intérieure, ce sentiment de calme, de bien-être.

Et c’est peut-être ça l’esprit qui débarque dans nos vies, qui ne s’annonce pas, Il n’y a pas de carton qui nous arrive pour dire l’Esprit Saint arrivera dans ta vie jeudi, 22h30. Non, c’est les moments inattendus.

Et c’est peut-être ça aussi l’Esprit-Saint, rien de spectaculaire.

Oui, on a les récits bibliques, le vent spectaculaire, et tout, et tout, et tout.

Mais j’aime croire à un Esprit-Saint tout simple. qui arrive, qui… bon, l’esprit n’a pas de bras, mais qui te prend un peu comme dans ses bras, qui te donne un câlin, qui te réconforte. Quelque chose de tout doux, quand on en a besoin.

L’Esprit-Saint qui vient au secours de notre faiblesse

Tu dis quelque chose de tout doux, et pourtant en Romain 8, 26, c’est pas du tout tout doux. Alors je me demande qu’est-ce qu’on fait avec cet aspect-là de l’Esprit-Saint aussi.

Bien plus, l’Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse (ça a l’air assez doux pour l’instant), car nous ne savons pas prier comme il faut. Bon, ça c’est vrai.

L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables.

Et ça, ça m’explique beaucoup mieux aussi pourquoi est-ce que dans certaines assemblées charismatiques ou pentecôtistes, d’un coup, t’as des gens qui font… et tout ou des fois qui se roulent par terre.

Parce qu’en fait, et bien finalement, il y aurait cette possibilité que l’Esprit-Saint, ce qui est pour toi et moi plutôt quelque chose de doux et d’apaisant, c’est vrai, c’est un peu ce sur quoi on vibre un peu, tous les deux on se rejoint un peu là-dedans.

Pour d’autres, il y aura quelque chose de beaucoup plus dans les tripes, quelque chose qui montre que tu es remué, qui te remue, qui te change, qui te shake, qui te secoue.

Et je comprends un peu mieux aussi pourquoi dans certains mouvements charismatiques ou pentecôtistes, on peut partir vers là.

L’Esprit-Saint qui sait s’adapter

Peut-être l’esprit a cette capacité de s’adapter à la situation ou personne. Tu parlais de la rouah, que je prononce très mal d’ailleurs, mon hébreu est pas si bon.

Dans le premier récit de Création Genèse 1, verset 2, « La terre était déserte et vide, et la ténèbre à la surface de l’abime, et le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. »

On a, dans cette image de chaos total, le souffle de Dieu. Est-ce l’Esprit-Saint ou pas? On peut en débattre. Je laisse ça aux grands théologiens et aux biblistes.

Mais peut-être l’Esprit est capable de voir que lorsqu’on est dans une situation de chaos, il faut montrer un peu de vigueur et de force.

Là, on est dans une situation où la personne est peut-être un peu plus touchée, blessée. Il faut s’adapter.

Je pense que c’est ça qu’on aime de Jésus. Jésus était capable de rejoindre les personnes qu’elles soient le centurion romain ou le dernier des lépreux. Un Dieu qui est tellement gros, tellement inclusif que tout le monde s’y retrouve. Pourquoi ce serait pas la même chose avec l’Esprit-Saint?

L’Esprit-Saint qui est un défenseur

Et puis, on a ce Jean 24. Aujourd’hui, c’est un petit peu un épisode plus biblique. Allez, on y va, on nous balance les versets parce que quand même, c’est le Saint-Esprit, il s’agit d’être… J’espère que vous avez vos bibles à la main.

Je vous parle ainsi tant que je demeure avec vous, mais le Défenseur. L’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, lui vous enseignera tout. Il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

Alors c’est épatant parce que ce Saint-Esprit, en plus d’être défenseur et de tout nous enseigner, eh bien, d’un seul coup, il va contrer ma ménopause et je vais avoir beaucoup moins de trous de mémoire.

Non, je plaisante, mais d’un autre côté, eh bien, j’y crois.

Dans le sens où j’ai eu quelques moments d’épreuve ces derniers mois, essentiellement liés au ministère, des situations comme ça, un peu pastorales.

Et à chaque fois, j’écoutais une chanson, un rap d’ailleurs, qu’on trouve sur Spotify et je peux envoyer à quiconque le veut, qui me rappelait combien ce qui était important, c’était de rester dans cette réception d’un esprit sain qui te défend parce qu’il te met un petit peu les idées en place, en fait. Et il t’aide à être placé au bon endroit.

En fait, Spotify nous dit combien d’heures on a écouté, quelles ont été nos tendances et tout. C’est la musique que j’ai le plus écoutée jusqu’à maintenant, en 2024. Tout va bien, tout va bien.

Une musique qui me rappelle que l’Esprit Saint est mon défenseur, en fait. Pas mon défenseur contre les autres, non, mais mon défenseur avec moi-même, c’est-à-dire qui m’aide à me remettre les idées en place, à me placer au bon endroit, à me faire me souvenir de tous les enseignements de Jésus.

C’est ça qui est épatant, c’est de se dire que même quand on est complètement perdu et qu’on ne sait plus trop quel est l’enseignement de Jésus, l’Esprit Saint va nous remettre au bon endroit.

L’Esprit-Saint qui nous inspire

L’Esprit Saint, je le vois aussi dans ces moments inexplicables, intangibles, ces fois où j’ai pris la parole d’une manière courageuse pour dénoncer quelque chose. Oui, c’était mes valeurs, mais des fois je me demande, Où ai-je trouvé la force de faire ça ? Où ai-je trouvé l’inspiration pour dire ces mots-là, à ce moment précis-là ? Comment j’ai pu être créatif de cette manière-là ?

Je reviens encore à être pasteur. Il y a des semaines, écrire une réflexion de 12-15 minutes, c’est un chemin de croix, c’est pénible. Mais il y a des semaines, je m’installe devant mon clavier et paf, je peux faire une première version en même pas une heure.

Et je me dis, mais ça vient d’où ça? Je veux dire, c’est pas un sujet que je maîtrise plus qu’un autre, mais j’ai senti cette créativité-là. Oui, je peux expliquer de plein de manières la caféine, la disposition et tout ça, mais je pense qui a cet aspect-là aussi du travail de l’Esprit-Saint qui nous fait faire des choses qu’on n’aurait pas fait.

L’Esprit-Saint qui nous accompagne

Moi, ça me ramène à notre épisode précédent formidable avec Étienne Lesage (je ne sais pas si tout le monde a pu l’écouter) qui disait que l’une des façons de rentrer dans ces notions d’inclusion aussi, c’est de se rappeler que Dieu est toujours en train de nous utiliser pour une créativité.

Et c’est vrai que j’adore ce que tu as dit là sur l’Esprit-Saint qui nous aide à être source de créativité, qui passe par nous pour de nouveaux projets, pour des idées nouvelles, pour des fois ouvrir des chemins, oser être pionniers et pionnières.

Ça me rappelle un petit peu ce Romain 8, mais cette fois-ci verset 15, qui nous parle de l’esprit d’adoption. Et c’est quoi l’esprit d’adoption?

Là, on est au mois de janvier. C’est un mois qui est un peu difficile après les fêtes. Voilà, celles et ceux qui ne vont pas faire du ski, comme dans certains coins de Suisse, peuvent trouver ce mois un peu long.

En paroisse, on a l’impression qu’on a déjà tout fait au mois de décembre. C’est un mois qui n’est pas toujours facile à traverser.

Et là, c’est incroyable ce qu’on nous dit dans la Bible. Vous n’avez pas reçu un Esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur, mais vous avez reçu un esprit qui fait de vous des fils et des filles, et c’est en lui que nous crions Abba, c’est-à-dire Père. Et puis pour celles et ceux qui sont plus à l’aise d’appeler Dieu d’une autre façon, allons-y.

Mais l’idée, c’est cet Esprit-là qui nous permet de savoir qu’on est toujours accompagné, en fait. Ça revient avec cette notion d’hôte intérieur.

Alors ça n’empêche pas de faire des prières ou de chanter ou d’exalter, louer l’Esprit-Saint et de dire, l’Esprit-Saint même, même si je sais que tu ne m’as pas abandonné, mais j’ai besoin là maintenant, comme tu l’as dit avant, que tu te manifestes parce que je suis qui je suis et j’ai besoin de ces signes-là.

Mais moi j’adore cette notion de me dire que c’est un Esprit d’adoption qui me permet d’être toujours la fille adoptive de ce Dieu qu’on appelle père, à défaut de mieux.

Conclusion

En tout cas, je suis vraiment super contente que Tata Angèle est venue me demander si dans notre podcast chrétien, on parle parfois de l’Esprit Saint. Je suis vraiment très, très contente qu’on ait pu partager un petit peu tout ça.

Et puis, je trouve ça marrant parce qu’on est deux personnes de théologie libérale progressiste. Et finalement, on arrive à trouver beaucoup de choses qui nous nourrissent dans ces notions d’Esprit-Saint ou d’Esprit-Sainte.

Merci beaucoup à ta tante. Merci beaucoup à toutes les personnes qui nous écoutent. Peu importe la plateforme que vous utilisez, n’oubliez pas d’aimer, de partager, de laisser un commentaire, c’est toujours bon pour le référencement.

On tient à remercier l’Église Unie du Canada, notre commanditaire, qui déploie un site internet moncredo.org pour les personnes en recherche spirituelle qui vise à la conversation plus que l’enseignement. Vous y trouverez aussi nos podcasts, des blogs, des vidéos.

Si vous avez des questions, si vous avez des commentaires, si vous voulez nous partager votre expérience avec le Saint-Esprit, on aime toujours vous lire. questiondecroire@gmail.com.  

À très bientôt, Joan. À très bientôt, Stéphane.

Un arbre qui plie sous l'effet du souffle du Saint-Esprit
* Photo de Khamkéo, unplash.com. Utilisée avec permission.

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