Oser un regard différent

Une femme se mesure le tour de taille.

Le corps des femmes

29 janvier 2025
Photo de Martine Lacroix

Martine Lacroix

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Dieue, dis-moi qui est la plus belle femme?

Le vieillissement du corps des femmes

L’autrice de ces lignes, nouvellement sexagénaire, tignasse colorée, mais binette dépourvue de toute trace de botox, sait pertinemment que le physique vieillissant d’une femme n’est pas perçu de la même façon que celui d’un homme.

Inégalité encore et toujours! Des épis gris chez monsieur? Oh que ça lui donne du charme! Quelques mèches grises chez madame? Voyons donc, ça n’a pas de maudit bon sens de se négliger de même. Honte à elle!

Combien de vedettes féminines ne doivent-elles pas subir la vindicte de la populace au sujet de leur apparence? Beauté naturelle ou beauté retouchée par la chirurgie? Et ce visage angélique aperçu sur les panneaux publicitaires, n’existe-t-il que grâce à l’intelligence artificielle? 

L’anatomie féminine fascine depuis des lunes. Même à l’époque où évoluait Jésus, visages et corps suscitaient des commentaires…

L’évolution des critères de beauté des femmes au travers des siècles

Alors que la présence des concitoyennes du Christ s’avère passablement discrète dans la Bible, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que, les rares fois où l’on mentionne les femmes, il arrive que leur morphologie soit évoquée.

Entendons-nous, il n’est nullement question de détails aussi précis que le fameux 36-24-36. Se pointe plutôt quelque chose d’aussi timide qu’une femme « belle de figure » comme Saraï ou « belle de taille » telle Rachel. Attention! Une femme ne devait toutefois pas être aussi fardée que la vilaine Jézabel.

Et ces autres déesses qui se prénommaient Rébecca, Abigaïl, Vasthi ou encore les filles de Job, de quoi avaient-elles l’air?

À cette époque, quels critères pouvaient bien déterminer qu’une femme était canon? Mince et musclée comme dans l’Antiquité? À moins que la plastique féminine rêvée s’avérait filiforme comme celle des femmes au Moyen Âge ou comme Twiggy, papesse de la mode des années 1960.

Considérait-on comme séduisante une femme qui affichait une allure anorexique telle la top-modèle Kate Moss au début de la décade 1990?

Et les compatriotes du Christ dont la tunique se gonflait d’une abondance de chair qui aurait fait saliver Rubens, se voyaient-elles pointées du doigt? Accomplissant leurs tâches cosmétiques, Marie et ses voisines discutaient-elles de la pertinence de dénoncer la grossophobie? Hum!

Les critères esthétiques remis en cause

2025 étant toute jeune, pourquoi ne pas prendre la résolution de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide?

Les mannequins au physique décharné semblent en voie d’extinction sur les podiums ainsi que dans la presse féminine.

Même le monumental indice de masse corporelle (IMC), dont on nous rabat les oreilles depuis des décennies, commence à vaciller sur son socle. Pour quel motif? C’est qu’une personne peut afficher quelques rondeurs tout en étant pétante de santé tandis que la sveltesse enviée d’une autre découle peut-être d’un mode de vie malsain.

Autre bonne nouvelle, le concept de diversité corporelle voit son fan-club augmenter chaque jour un peu partout sur la planète.

Et que dire de toutes ces femmes de plus en plus nombreuses qui, comme moi, s’inquiètent que ces cosmétiques dispendieux dont elles abusent soient susceptibles de perturber leur système endocrinien ?

Remettre en question certains aspects de sa routine beauté peut en faire grimacer plusieurs et ainsi causer des dommages à leur faciès généreusement tartiné de Maybelline, Revlon, Cover Girl et cie.

Par contre, cela ne vaut-il pas mieux que d’être sur le pilote automatique?

Les aspects positifs liés à une belle apparence

Connaissez-vous la populaire téléréalité L’amour est dans le pré?

En 2014, Luc, l’un des participants, avait commenté l’allure de sa candidate favorite en déclarant « qu’elle n’était pas la dernière à avoir pigé dans le sac à faces ». L’originalité de son propos avait enflammé l’auditoire.

Mais peu importe les termes employés afin de décrire la beauté, il est indéniable que certaines personnes possèdent une morphologie qui leur attire spontanément des éloges. Dès que ces vénus et ces adonis surgissent quelque part, tous les regards se tournent avec adoration sur leur apparence quasi parfaite. Cela leur confère évidemment un certain pouvoir.

Au point de vue sentimental, les cœurs à prendre vont probablement voir une file s’étendre à leurs pieds afin de les conquérir alors que leurs semblables à l’allure quelconque risquent de rester plus longtemps sur le carreau.

Il paraît même qu’une plastique agréable représente un sérieux coup de pouce au niveau professionnel. Dans un article du Journal de Montréal datant du 31 août 2024, Annie Boilard, une experte en ressources humaines, décrivait ainsi l’effet de halo, soit « la tendance à donner un a priori positif à une personne de belle apparence. »

Quant aux Saintes Écritures, on nous rappelle qu’un être humain bénéficiant d’un physique avantageux ne devrait jamais omettre de dire… Dieue merci!

Le revers de la médaille

Les beautés, peu importe leur sexe, subissent parfois la jalousie des autres, laquelle peut se révéler fort cruelle.

Autre inconvénient, la crédibilité des Barbie et Ken s’expose à être mise à l’épreuve dans certaines circonstances. En décembre dernier, j’ai assisté au colloque du 25e anniversaire du Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD) à Québec.

Lors des discussions, il fut question du physique des femmes en politique. Celles dont l’apparence répond aux idéaux esthétiques actuels seraient souvent accusées du crime de… superficialité!

Dieue, dis-moi qui est la plus belle? Ah, c’est la beauté du cœur qui prime sur toutes les autres…

10 femmes aux corps diversifiés.
* Photo de Omar Lopez, unsplash.com. Utilisée avec permission.

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