La Bible est souvent présentée comme la parole de Dieu. Cependant, nous n’avons pas à la lire d’une manière littérale. Il est possible de prendre au sérieux ces textes en les remettant dans leur contexte.
Dans cet épisode, Joan et Stéphane se demandent comment lire ce texte ancien. Ils explorent les contradictions entre les différents évangiles du Nouveau Testament. Ils se demandent comment la traduction de la Bible influence notre compréhension du message de Dieu.
Table des matières
Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui explore la foi et la spiritualité, une question à la fois. Cette semaine, est-ce que la Bible est la parole de Dieu? Bonjour Stéphane! Bonjour Joan!
Qu’est-ce que la Parole de Dieu
Alors moi j’aime beaucoup ce thème évidemment, est-ce que la Bible est la parole de Dieu?
Parce que c’est quelque chose avec quoi je me suis pas mal battue pendant mes études de théologie, notamment parce qu’il y a toujours des collègues qui viennent des autres confessions chrétiennes qui aiment bien faire railler autour de la Bible.
Et je pensais que c’était un peu derrière moi, jusqu’à ce que je commence le service dans la paroisse réformée francophone de Zurich, et qu’on me rapporte qu’il y avait eu un petit scandale, Stéphane, quelques mois auparavant.
Ah oui? Ah oui, un scandale paroissial. Conte-nous ça. Ça, c’est bien croustillant.
Eh bien, mon collègue, le pasteur Christophe Cocher, qui a un sacré sens de l’humour, pour le numéro du journal Contact, qui est notre journal mensuel que vous pouvez télécharger sur notre page internet, le thème est « Autour de la Bible ».
Christophe, qui est un très bon communicant, a eu l’idée d’écrire sur la couverture du journal: « La Bible n’est pas la parole de Dieu ».
Et là, il fallait aller plus loin. Il y avait écrit en plus petit: « mais elle la contient ».
Et cette phrase, cette affirmation « la Bible n’est pas la parole de Dieu », il faut croire que certains ont reçu le magazine et ils n’ont pas lu le reste des informations.
Ils ont donc loupé des repas paroissiaux, des cafés conviviaux, et ils se sont juste un peu énervés sur cette parole-là.
Et ça a permis à mon collègue d’avoir pas mal d’échanges avec nos sœurs et frères de la communauté sur le statut de la Bible.
Parce que du coup, si la Bible n’est pas la parole de Dieu, qu’est-ce qu’elle est? Mais elle la contient. Et qu’est-ce que ça signifie, contenir la parole de Dieu?
Dieu n’a pas écrit la Bible
Beaucoup de personnes utilisent l’expression « la parole de Dieu » lorsqu’ils parlent de la Bible, non pas comme un recueil ou ce qu’on peut trouver les enseignements de Dieu, mais une source d’autorité.
Un peu comme si Dieu, avec son gros doigt, avait gravé dans le marbre certains passages. Certaines personnes disent que c’est l’Esprit Saint qui guide la plume des auteurs.
D’une certaine façon, ces personnes veulent affirmer que la Bible est un lien direct entre le divin et les personnes et qu’on oublie que c’est un texte écrit par des personnes pour des personnes dans leur contexte. On semble effacer ça.
On oublie que certains textes datent d’il y a peut-être 25 siècles et qui ne sont pas nécessairement faits pour parler de réalité d’aujourd’hui.
Lire la Bible avec l’Esprit Saint
Alors moi, ça me rappelle une petite anecdote. J’adore raconter des anecdotes. T’es un petit peu plus sérieux que moi aujourd’hui. J’aime bien les anecdotes parce que j’ai une copine à moi qui s’appelle Johanna, que je salue, à qui j’enverrai l’épisode.
Quand on était jeunes, 18-20 ans, toutes les deux, on a vraiment eu un moment où on aimait parler de la foi.
Elle vient d’une famille où il y a beaucoup, beaucoup d’enfants. Elle vient d’une famille super nombreuse, même du côté de ses oncles et tantes et cousins, cousines et pratiquement tout le monde devient pasteur dans leur grande famille, mais de différentes dénominations.
Ce qu’ils ont en commun finalement, c’est aussi la vie de foi.
Elle a été élevée vraiment Bible à la main, c’est-à-dire que tous les matins au petit-déj, leur père leur lisait un passage biblique.
Et c’est fascinant parce que moi, quand j’ai eu ce retour vers Jésus, vers la Bible, vers la pratique religieuse, du coup, j’étais toute contente qu’elle soit ma copine.
Donc, il y a une fois où je lui ai dit, viens, on prie ensemble, on ouvre la Bible au hasard et on trouvera le verset que Dieu a choisi pour nous.
Et elle m’a dit, mais arrête avec tes conneries. Quand on prend la Bible au hasard, on tombe toujours sur un psaume. Les psaumes, la moitié du temps, c’est des psaumes de guerre. Ça ne m’intéresse pas du tout comme technique.
Et moi, j’étais vraiment choquée. J’en ai voulu pendant un moment qu’elle ne veuille pas qu’on laisse l’Esprit Saint guider notre lecture.
Mais en vérité, je me suis rendu compte qu’elle avait raison. Souvent, quand on prend un truc dans la Bible au hasard, c’est un peu vers le milieu, c’est un peu les Psaumes.
Et donc, ça prouve bien que non, tout n’est pas guidé par l’Esprit concernant la Bible. Il y a aussi des matérialités comme le livre, le papier qui font que c’est à prendre en compte. Sinon, on se ment à soi-même.
Le texte de la Bible vs son message
La lecture de la Bible est importante, mais les gens sont toujours surpris lorsqu’ils me demandent est-ce que je connais la Bible par cœur. Et ma réponse c’est non.
Il y a des gens qui ont cette capacité-là, ce don de mémoriser, moi c’est beaucoup plus difficile.
Mais je me dis, ben justement j’en ai des livres papiers présentement, j’ai accès à des applications, des logiciels, je n’ai pas à connaître le verset mot à mot.
Et de plus, je suis conscient que c’est une traduction. Quelqu’un disait récemment, je lis en français ce qui a été écrit en grec, de quelqu’un qui parlait en araméen et qui citait des versets en hébreu.
Alors, c’est difficile ensuite de dire, ah, Jésus a utilisé ce mot-ci, donc ce mot-ci veut dire telle chose, donc voilà le raisonnement. Il faut comprendre l’ensemble du message.
Oui, lire la Bible est important. Oui, bien connaître le message est important. Mais s’arrêter au mot, s’arrêter au point-virgule à la limite, je pense qu’on perd justement ce message de Dieu.
On met le texte avant le message.
Traduire la Bible dans son contexte culturelle
Et ça me fait penser à cette petite anecdote, aujourd’hui c’est ma journée anecdote, concernant la Wycliffe, donc cette grande, grande œuvre mondiale de traduction biblique.
J’étais allée à un colloque pour écouter un petit peu comment ça se passait leur travail.
Et ils disaient qu’ils avaient essayé de traduire certains mots dans des langues locales et pour vérifier si leur entreprise de traduction toucher les gens était correct.
Il les faisait s’asseoir sous l’arbre, sous l’arbre de palabre, et il leur lisait des extraits de la Bible.
Et que parfois les gens riaient du mauvais rire, c’est-à-dire qu’il y a plusieurs rires en Afrique, et l’un d’entre eux c’est un rire de gêne absolu.
Et c’est là qu’ils pouvaient comprendre que, quand bien même ils avaient choisi un mot qui semblait correct par rapport à ce que eux y comprenaient, en fait, du mot dans la Bible,
Eh bien, dans la traduction en langue locale, ça pouvait donner lieu à des contresens, à des interprétations, voire même des sens sexuels, puisque là, on touche à des questions, par exemple, la coupe de vin, la calobasse, la calobasseron.
Il peut y avoir toutes sortes de sous-textes qu’on ne maîtrise pas.
Et donc on est obligé d’aller vérifier sur le terrain les réactions des gens lorsqu’on traduit la Bible.
Et nous ça peut peut-être nous faire la même chose en fait. Parfois on peut lire la Bible et on nous dit voilà ça c’est la parole de Dieu mais on est très mal à l’aise avec tel ou tel verset, telle ou telle histoire.
Et quand on change de traduction d’un seul coup… on a comme un poids en moins sur la poitrine.
Et ça, je crois que c’est très important de se dire qu’il y a une pluralité de traductions. Si on est mal à l’aise avec un texte, il faut tout de suite aller voir s’il en existe une autre et se laisser aussi la possibilité qu’il y ait une avancée en termes de traduction autour de ces textes.
Par exemple, moi, je sais qu’il y a beaucoup de camarades, d’amis évangéliques qui sont très mal à l’aise avec les deux morts de Judas. Tu connais un peu cette petite controverse.
Il y a ces deux morts. Il y en a une, il aurait trébuché sur une pierre au moment où il a trahi le Christ et une autre où il se serait pendu.
J’ai même un ami qui m’a expliqué que tout s’explique.
Son pasteur lui a donné la mort correcte de Judas, tenez-vous bien. Tandis qu’il essayait de se pendre, sa corde s’est rompue. Du coup, il a commencé à tituber, il a trébuché et il s’est frappé la tête contre une pierre.
Voilà, elle a bouclé, bouclé. Et on est peut-être juste passé à côté de l’épisode de la vie et de la mort de Judas en pinaillant sur ses détails.
Les apparentes contradictions de la Bible
C’est tellement vrai. J’ai eu un professeur à l’école primaire, parce qu’on nous enseignait la religion à l’école à mon époque, qui essayait de nous expliquer ce qui apparaît être les contradictions dans le récit de la multiplication des pains à travers les évangiles.
Matthieu disait à la fin, il reste sept corbeilles et que Marc, à la fin, il restait douze paniers.
Mais c’est parce que les paniers de Marc étaient plus petits que les corbeilles de Mathieu, donc ça s’équivalait.
C’est toutes ces contorsions-là pour essayer de gommer ce qui apparaît être certains pourraient dire des contradictions.
Certains pourraient dire des récits différents.
Pour certains, c’est très difficile parce que c’est la parole de Dieu. Ce n’est pas les paroles de Dieu. Ce n’est pas les messagers de Dieu.
Non, c’est la parole de Dieu, comme si Dieu agitait sa bouche, disait des mots. Donc, c’est très difficile.
Tu parles de la mort de Judas. Genèse, il y a deux récits de création et on essaie d’y mettre ensemble, ça ne fonctionne pas.
Il faut expliquer qu’il y en a un qui date du 7e siècle avant Jésus-Christ, l’autre qui date du 6e siècle avant Jésus-Christ, et que bon, les deux se ramassaient dans le texte final.
Mais c’est très difficile pour plusieurs d’assimiler cette notion que c’est un texte construit par des personnes et cette construction est un peu arbitraire.
Choisir entre les symboles et les mots
Et j’enchaîne sur un sujet qui me tient à cœur, c’est que j’ai quand même une difficulté avec les théologies libérales.
Alors moi-même, je me qualifierais comme féministe progressiste et inclusive, et bien sûr écoféministe, mais la question c’est, je ne me sens pas toujours tellement libérale parce que, justement, les théologies libérales ont tendance à dire que la matérialité des actes, par exemple les miracles de Jésus, ça ne compte pas.
Ce qui compte c’est le sens symbolique, ce qui compte c’est les rencontres que font Jésus, ce qui compte, effectivement, c’est ce que nous, on apprend du Christ.
Mais d’un autre côté, on dit que l’amour, ce n’est pas que des mots, c’est des actes aussi. Et moi, ces actes de Jésus, je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’ils ont quelque chose de tout à fait particulier.
Donc, voilà, je suis un peu tiraillée entre les deux, entre le fait d’avoir quand même envie de croire un certain nombre de choses et d’être de temps en autre un petit peu littéraliste.
Et d’un autre côté, j’ai pas mal plus envie que cette forme de lecture littéraliste m’empêche d’être ouverte à d’autres réalités.
Aller au-delà des mots de la Bible
J’adore ta remarque parce qu’on dirait c’est un pôle ou l’autre, soit on a une lecture littérale ou soit qu’on déconstruit mais là absolument tout.
Encore l’exemple de la multiplication des pains, le nombre de fois que moi j’ai entendu Il n’y a pas vraiment eu de miracle.
Les gens avaient un peu de pain. Puis là, ils se sont mis à le partager. Tout le monde a eu assez de pain. Voilà le miracle.
Peut-être. Moi, je commence toujours par je n’étais pas là. Donc, je ne le sais pas.
Mais je pense qu’il y a un espace entre les deux pour la notion de mystère. Cette notion de… il s’est passé quelque chose. Quoi exactement, nous ne le savons pas.
Mais il s’est passé quelque chose qui a vraiment enflammé l’esprit des gens, qui ont enflammé le cœur, l’âme des gens, et que c’était spécial.
La théologie et la Bible
Et puis, j’ai aussi une difficulté au moins avec les théologies fondamentalistes, celles qui veulent, qui prétendent revenir au fondement, donc les fondements c’est lire la Bible telle qu’eux le font, tout en oubliant régulièrement qu’il y a des questions de traduction.
Ça, c’est assez marrant dans les théologies fondamentalistes. C’est que, par exemple, je travaillais avec les cathécumènes que je salue, mes cathécumènes.
Je travaillais dimanche sur le texte de Luc 18. Et je vais ouvrir ma Bible, ça va faire un petit bruit.
En Luc 18, c’est vrai qu’il y a cette question de la guérison, la guérison de lépreux.
Et au fur et à mesure, quand je lis avec eux, je me rends compte combien ce texte, tu vois, il est emprunt, il est rempli d’éléments culturels qu’eux, ils ne peuvent pas comprendre si je ne fais pas un petit peu de médiation.
Et par exemple, il y a la question des lépreux se teintent à distance.
Comment des jeunes aujourd’hui peuvent savoir pourquoi les lépreux doivent se tenir à distance ?
Déjà, expliquer la contagiosité, etc. Mais ça, ce n’est pas dans le texte. En fait, il faut leur expliquer.
Et aussi, Jésus qui très intelligemment leur dit, allez vous faire examiner par les prêtres. Et sur le chemin vous serez guéris.
Pourquoi il ne les guérit pas là maintenant ?
Parce qu’il y avait trop de controverses autour de ces miracles et des guérisons et qu’il était mis à mort le gars, il savait que si jamais il était chopé en train de guérir, sa fin, elle était proche et c’était peut-être pas le moment exactement pour lui.
Bon moi je ne suis pas une super bonne exégète (que les exégètes nous écrivent pour nous expliquer).
Mais en tout cas, il a ce petit machin malin de faire une stratégie, de dire, allez vous faire examiner par les prêtres. Et sur le chemin, en fait, ils sont guéris.
Et tout ça, c’est des éléments de sous-texte. Si on n’est pas au courant, on ne comprend pas ce qui se passe, en fait.
On lit que Jésus les laisse à distance et il les envoie se faire examiner par les prêtres.
Et donc, là, on peut inventer des tas de théologies du style, il vaut mieux rester à distance de Jésus et aller voir des pasteurs pour qu’ils vous guérissent, par exemple.
Les problèmes d’une lecture littéraliste
J’aime bien la notion de respecter le sous-texte et non pas seulement que le texte.
J’ai rencontré certaines personnes qui disaient : « moi je suis exactement tout ce qui est dans la Bible ».
Ah oui ? On peut commencer avec Genèse.
Je veux dire, Abraham dit à sa femme d’aller coucher avec le Pharaon pour lui sauver la peau.
Jacob a deux femmes et deux servantes avec qui il a des enfants.
Lot a des enfants avec ses deux filles.
Là, on n’a même pas fini Genèse.
Est-ce que tu es toujours confortable avec tous ces exemples-là?
Donc, c’est très facile de dire, ah, c’est le texte, j’applique, je ne pense pas.
Mais lorsque, justement, prendre quelque chose au sérieux, j’adore ça.
C’est justement lui donner du temps, de comprendre, de ne pas rester à une lecture simple, de ne pas répéter nécessairement ce que ton prêtre, ton pasteur, ton gourou va dire et dire, ah non, je n’ai pas à me poser de questions, c’est ça.
Non, pour reprendre une expression de ma mère, si Dieu nous a donné un cerveau, c’est pour l’utiliser.
La révélation ne s’est pas terminée avec la Bible
Bravo maman, bravo maman Stéphane. Et même avec la Bible.
Tu vois, lorsque nos deux Églises, l’Église réformée de France et l’Église lutérienne de France ont souhaité commencer leur chemin d’union, ils ont sorti un petit bouquin qui s’appuie sur le travail de la United Church of Christ et qui s’appelle « Écoute, Dieu nous parle ».
Et dans ce petit bouquin, il y a plein de possibilités, des célébrations autour de lire la Bible ensemble, être grands-parents et témoins, prier ensemble, les perles de la foi, qui est un petit système de prie avec des perles comme un chapelet, mais c’est un système un peu luthérien comme ça.
Et moi, ce qui m’a toujours plu, c’est écoute, là on ouvre la parenthèse, on écrit écoute, trois petits points, écoute, point d’exclamation, Dieu nous parle, trois petits points et on ne ferme pas la parenthèse.
Et c’est un peu comme ça que je vois la Bible, en fait.
C’est que, avec la Bible, on peut ouvrir des parenthèses, mais on ne les fermera pas.
Alors, pour celles et ceux qui sont un petit peu perfectionnistes et tout, c’est dur, c’est un challenge. C’est vraiment pas facile, ça je comprends.
Il y a peut-être des cerveaux qui ont besoin de directives un peu plus claires, et ça je le respecte aussi. Il y a des besoins qui sont différents en termes de foi.
Mais moi, je crois que j’ai été formée par cette façon d’ouvrir une parenthèse et de ne pas vouloir à tout prix la fermer. Et c’est, je crois, aussi là qu’il y a peut-être un peu de place pour l’Esprit Saint.
Dieu nous parle encore
Le grand défaut d’affirmer que la Bible est la parole de Dieu, parfois, c’est de croire que la révélation est terminée avec le dernier mot du livre de l’Apocalypse, c’est fini.
On passe à un autre appel, tandis que moi, je crois que Dieu nous parle encore.
La parole de Dieu est toujours présente.
Ça me fait penser, anecdote, moi aussi je suis capable, quelqu’un qui venait d’Asie, qui parlait de l’époque où les premiers missionnaires chrétiens arrivaient avec leur Bible.
Il dit, bon, ça c’est le peuple de Dieu, puis vous pouvez faire partie du peuple de Dieu.
C’est la première personne, j’ai dit, oui, mais ça c’est le récit des Israélites, c’est le récit des Occidentaux.
Il faudrait ajouter nos récits aussi à votre livre pour qu’on soit inclus.
C’est sûr que la première fois qu’on entend ça, on me dit, ben non.
Mais après on se dit, au-delà de la convention qu’on a établie que la Bible est un livre fermé, peut-être qu’on pourrait ajouter d’autres textes, soit bibliques ou prendre des textes ou des discours ou des lettres de personnes contemporaines qui sont des représentants de Dieu, qui expriment la parole de Dieu.
Le message de Dieu, et qui pourraient raisonner plus qu’un texte qui date de 2000 ans. Et je ne crois pas qu’on trahirait nécessairement la parole de Dieu.
L’évolution de la Bible avec la Réforme
Non mais tu sais, en fait, lors de la réformation, lorsqu’il y a eu l’imprimerie par Gutenberg, il y avait des petits groupes qui s’appelaient les bibliens et qui se réunissaient pour lire les bibles enfin traduites.
Et il y avait aussi tout le gang des éditeurs avec leurs femmes, les éditrices.
Et ce qui est assez épatant, c’est que les éditeurs et les éditrices ont décidé à l’époque que oui, certes, c’était important de faire circuler des évangiles.
Par exemple, ils choisissaient un évangile ou bien les quatre, mais aussi le psautier.
Et donc pendant très longtemps, sous le manteau, circulait pas seulement la Bible, mais aussi le psautier pour que les gens puissent chanter et lire la Bible.
Donc ton idée-là, en fait, elle était là dès le début de la Réformation, et il y avait aussi parfois des prédications de personnes illustres.
Donc moi je crois que les protestants, en tout cas les luthériens, les réformés, puis peut-être aussi d’autres branches, ont toujours compris que Dieu nous parle, continue à nous parler et on peut le voir dans ces entreprises d’édition d’il y a presque cinq siècles.
Donc c’est vrai que c’est un peu incompréhensible que ce ne soit pas une idée qui soit si répandue de nos jours et qu’il y a un retour du fondamentalisme puisque ça faisait partie des éléments de la réformation.
Trouver la Parole de Dieu à l’extérieur de la Bible
Peut-être que c’est rassurant de penser que la révélation est terminée, que la parole de Dieu est terminée, on l’apprend, on ne se pose plus de questions.
Mais si on commence à dire peut-être que quelqu’un aujourd’hui peut dire quelque chose et que ça peut changer complètement ma vision, c’est peut-être plus épeurant.
De dire, je suis obligé d’écouter ce que les autres disent et non pas lire un livre, l’apprendre par coeur, c’est terminé.
Non, il faut que j’écoute, il faut que je rentre en dialogue avec des gens avec qui je suis en accord, des gens avec qui je suis en désaccord et de voir qu’est-ce qui émerge de tout cela.
Souvent les gens disent, mais pourquoi, surtout dans les églises dites libérales et progressistes, pourquoi vous essayez toujours des nouvelles choses ou des nouvelles idées ?
Souvent, moi je réponds, c’est pour découvrir des nouvelles manières d’être l’Église, découvrir des nouvelles manières d’être à l’écoute de la parole, d’être provoqué et de s’ouvrir à quelque chose de nouveau, une meilleure compréhension, ou sans être une meilleure compréhension, une compréhension plus diversifiée de la parole de Dieu.
Et je crois qu’on va arrêter ici parce que le sujet est tellement grand et tellement large qu’on pourrait en faire plusieurs même.
Conclusion
Ah oui, là j’ai encore 15 ou 20 anecdotes à raconter, donc il faut s’arrêter là Stéphane, sinon on en a jusqu’au bout de la nuit.
Oui, mais si vous avez des questions plus spécifiques, si on a abordé des petits trucs que vous voudriez qu’on explore davantage, contactez-nous questiondecroire@gmail.com.
On veut remercier notre commanditaire, l’Église Unie du Canada.
Peu importe la plateforme sur laquelle vous nous écoutez, n’oubliez pas d’aimer, de partager, de vous abonner. Ça fait toujours plaisir de voir que les chiffres sont là, qu’on ne parle pas pour rien. Merci Joanne pour cet épisode. Merci Stéphane et à très bientôt. À très bientôt.
