Doit-on transmettre sa foi aux enfants?
Stéphane Vermette
- Pasteur-Prêtre
- podcast
- Spiritualité
Entre les nouvelles méthodes et les traditionnelles, comment peut-on créer un climat propice à l’enseignement de la foi aux enfants?
Dans cet épisode, Joan et Stéphane reçoivent la pasteure Carolina Costa de Genève. Ces trois pasteurs racontent les défis d’enseigner la foi à leurs enfants. Carolina explique la pratique du Goodly Play et ses implications dans la place des enfants dans nos Églises. Enfin, ils se demandent si la foi est quelque chose d’innée ou d’acquis.
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Table des matières
Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui explore la foi et la spiritualité, une question à la fois. Cette semaine, doit-on transmettre sa foi aux enfants?
Et aujourd’hui, on n’est pas juste toi et moi, Stéphane. Je crois qu’on a une invitée, une guest star. Oui. Ah, est-ce que quelqu’un a reconnu son rire si communicatif ? Bonjour, Carolina.
Bonjour, Joan. Bonjour, Stéphane. Bonjour. C’est un grand plaisir d’être avec vous.
Carolina Costa est ce qu’appelle, ma fille une pasteure youtubeuse. Alors vous pouvez la retrouver sur à peu près toutes les plateformes, il n’y a pas de problème.
Et puis, comment c’était ton Noël ? Parce que toi, t’as encore une toute petite. Et comme aujourd’hui, on se dit, est-ce qu’on doit transmettre sa foi aux enfants? Je me demande si tu lui as beaucoup parlé du Papa Noël ou si c’est elle qui t’a beaucoup parlé du Papa Noël?
Parler du Père Noël ou de Jésus à Noël
Chez nous, c’est une grande conversation depuis à peu près deux ans, figure-toi, parce que mon mari est un grand adepte du Père Noël et en vrai, en vérité, moi aussi, de la féerie.
Et puis en même temps, j’ai ma sœur, figure-toi qu’il y a eu aussi une petite fille, et puis son mari est juif. Et donc chez eux, ils ont décidé qu’ils voulaient pas du tout du Père Noël. Donc en fait, ce n’est pas encore des disputes familiales, mais je vais pouvoir m’en sortir.
C’était un peu la dernière année où ma petite a pu profiter de la magie du Père Noël, mais je crois que c’était la dernière. On va pouvoir enfin revenir aux fondamentaux.
Oui, alors du coup, parler ou pas du Père Noël aux enfants, bien expliquer qui est Jésus, sa naissance aux enfants, ça fait partie aussi des questions. Est-ce que nous, comme pasteurs, on doit forcément le faire? Est-ce que les gens attendent de nous qu’on le fasse ?
Montrer l’exemple avec nos enfants en tant que pasteur
Je crois que le défi, c’est d’être le pasteur d’une communauté, donc transmettre la foi en général, mais il y a aussi la pression de montrer l’exemple.
Je me souviens dans un de tes épisodes, Carolina, de « Ma femme est une pasteur », où ton personnage avait cette pression de dire, si je ne suis pas capable de transmettre ma foi aux enfants, qu’est-ce que les gens vont dire de nous?
Et je crois qu’il y a cette pression-là aussi, en tant que pasteur, de dire, est-ce que nos enfants doivent montrer l’exemple? Est-ce qu’on doit montrer l’exemple? Ou est-ce qu’on est des personnes comme les autres, avec les mêmes défis que les autres?
J’avoue que cette pression m’a été enlevée assez rapidement dans mon ministère parce que j’ai entendu tellement de pasteurs qui souffraient de ça. Parce que souvent j’ai observé que des pasteurs, leurs enfants quittaient assez vite la foi.
Et c’était une telle tristesse pour ces collègues, comme si ça avait été un échec.
Je me suis promis assez vite d’éviter cet écueil-là, et c’est vrai que comme mon mari est lui-même agnostique et que je vis ça en fait comme une chance et comme quelque chose de complémentaire, je me suis dit que c’est ce que j’allais laisser pour mes enfants.
Et c’est vrai que ma grande, qui a eu 12 ans en décembre, elle, très vite, en fait, elle a marqué une nette différence.
Elle a voulu dire, moi, Dieu, je ne sais pas trop, je me pose des questions. Elle a plutôt suivi son père sur le côté cartésien, logique, la science.
Donc oui, il partage beaucoup ça avec elle. Et en même temps, je me suis rendue compte avec les années qu’il fallait sacrément beaucoup de courage pour un enfant de dire moi je ne crois pas comme maman.
Les enfants qui choisissent leur voix dans la foi
Il y a comment les autres perçoivent notre métier, notre mission, notre vocation et comment nos enfants de l’intérieur le perçoivent.
Alors moi c’est vrai que c’est une période assez flamboyante de ma vie d’un point de vue hétéro-chrétien, hétéronormatif chrétien, c’est-à-dire très normatif, c’est que voilà j’ai ma fille aînée qui a commencé sa théologie à Strasbourg.
Alors, évidemment les gens me disent alors que fait ta fille, puis je suis toujours un peu, je suis un peu empruntée, surtout s’il y a des collègues autour parce que je vois, enfin je veux dire, je n’ai pas de crédit à me donner là-dessus.
Je dis oui elle fait théologie, oh bravo, vous avez bien élevé vos enfants, etc.
Mais la vérité, c’est que notre fille, il y a quelques semaines, et si tu m’entends, Marysol, tu sais que je parle de toi, tu as l’habitude, elle nous dit, vous savez, moi, je vais peut-être devenir pasteur. Mais alors, certainement, ni comme papa, ni comme toi, jamais de la vie.
C’est un peu marrant, ce concept de troisième voix. Voilà, elle trouvera sa voix, quoi.
Puisqu’on est sur l’imprégnation et l’inspiration, quels sont finalement les moyens que, par exemple, toi tu utilises ou tu as utilisé Stéphane en catéchèse, qu’elle soit, je ne sais pas s’il y a une catéchèse scolaire à Québec ou bien en tout cas dans la paroisse.
Bien sûr, Carolina et moi, on est des convertis au godly play, donc on va t’abreuver de notre de notre saint Nectar, de notre conversion. Mais toi, tu as vécu quoi en paroisse?
Le défi de l’enseignement aux enfants en Amérique du Nord
En paroisse, c’est un peu différent. D’abord, moi, je suis de la génération qui a eu l’enseignement religieux à l’école, de ce qui ne se fait plus maintenant.
Le Godly Play est très populaire dans le milieu anglo-saxon, comme vous devez vous en douter.
Chez les francophones, c’est surtout une question de nombre.
Il y a de l’éducation aux enfants. Ça prend différentes façons, différentes formes, mais ça demeure quand même un défi de trouver des bonnes ressources pour aider les enfants à trouver leur chemin qui est culturellement pertinent, ça demeure un défi pour plusieurs.
Et il y a des parents qui regardent les paroisses, qui disent aidez-nous.
Et certaines paroisses, certaines pasteures sont un peu embêtées, se grattent la tête de dire bon, qu’est-ce qu’on fait avec tout ça? C’est un défi. Mais vous, cher collègue, quelle est votre expérience?
Les enjeu de l’enseignement traditionnel du cathéchisme
J’ai juste envie de partager une chose tout à fait sincère. C’est vrai que là où je vis, par rapport à mon agenda, je me suis posé la question, est-ce que je vais inscrire mon aîné au catéchisme?
Je n’avais pas tout à fait forcément trouvé ce qu’il me fallait. Ce n’est pas une question d’horaires, parce que dans l’Église protestante de Genève, il y a déjà des personnes qui en faisaient depuis un moment. C’est comme ça que je l’ai découvert aussi.
Mais c’est vrai que j’avoue que c’est pour ça que je ne les avais pas inscrites avant, et je pense que j’ai bien fait parce que je sais qu’Anna n’aurait pas eu ce qu’elle cherchait, qui était un lieu d’échange, de discussion, pour pouvoir poser des questions, parce qu’elle en avait plein.
Ce que permet le Godly Play, je trouve.
Qu’est-ce le Godly Play
Pour les personnes qui nous écoutent, qui ne connaissent pas le Godly Play, pouvez-vous nous expliquer rapido qu’est-ce que c’est ?
Le Godly Play est une méthode américaine qui est basée sur la pédagogie de Montessori.
Le Godly Play, comme on l’entend, il y a le mot play, la notion de jeu, et puis God, Dieu.
C’est une pédagogie qui est basée sur cette idée que Dieu a envie de jouer avec nous, avec les enfants, quel que soit notre âge, et qu’il vient par le biais du jeu, c’est-à-dire de l’amusement, de la créativité, du questionnement, on pourrait dire jouer à cache-cache aussi, à travers des histoires.
Et donc il y a quelque chose autour de cette notion-là de l’enfance qui peut se saisir de quelque chose et puis le modeler, jouer avec.
Dans une séance de Godly Play, les enfants vont être introduits à entrer dans une pièce qui est spécifique, qui est donc dédiée aux enfants.
Tout est à hauteur d’enfant, tout est accessible, tout est visible.
Quand un enfant rentre dans cette pièce, il est invité à dire qu’il est prêt pour rentrer et puis ensuite, il va rentrer s’installer. Cette pièce est construite comme si l’enfant rentrait dans une Bible.
L’enfant va venir s’asseoir autour d’un cercle et puis le narrateur ou la narratrice va tout simplement raconter une histoire biblique sans la commenter.
Elle va la raconter au milieu des enfants avec des objets qui vont être différents, de différents matériaux aussi, et puis les enfants vont être invités à échanger, discuter sur quelques questions que la narratrice ou le narrateur va poser à la fin.
Et ce temps de dialogue permet aux enfants d’échanger librement, donc ils ne reçoivent pas un enseignement direct.
Moi j’aime bien dire qu’ils sont enseignés par la parole, c’est-à-dire que c’est la parole, le récit qui va rentrer en dialogue immédiatement avec les enfants, il n’y a pas d’interférence entre les deux.
Et c’est ça qui est beau en fait, donc les enfants ont un contact direct avec le mystère, ils peuvent l’apprivoiser et jouer avec justement.
Et puis à la fin de l’histoire, et du temps de questionnement, il y aura un temps de travail, d’intériorisation.
Les enfants sont libres de choisir s’ils ont envie de faire quelque chose de cette histoire de manière artistique, c’est-à-dire peindre, dessiner, bricoler quelque chose, mais il n’y a rien d’imposé.
C’est l’enfant qui va répondre, en fait, par ce travail. Il peut aussi choisir de ne rien faire.
Et puis d’autres enfants ont peut-être envie de jouer avec l’histoire, donc eux-mêmes de la raconter ou d’aller la lire. Chacun est libre.
Et puis ensuite, une dernière partie, c’est le retour des enfants, où on va avoir un temps de festin, qui est une espèce de scène adaptée aux enfants, on pourrait dire, mais ce n’est pas une scène non plus, c’est entre la scène et l’après-culte, comme on appelle ça ici chez nous, en milieu protestant en tout cas.
Et donc, c’est un temps où on va partager, tout le monde en même temps, un petit biscuit ou quelque chose à manger, et puis un verre de jus, d’eau, de sirop, et puis tout le monde va le boire en même temps.
Et puis j’ai oublié de dire, il y a aussi un petit temps de prière, que les enfants vont pouvoir vivre ensemble.
Et puis à la fin, ça se termine un peu comme ça, on discute après, comme on peut le faire à l’après-culte, à la sortie de l’église, puis ensuite les enfants repartent avec leurs parents.
Un moment de foi pensé pour les enfants
La méthode plus cadrée Godly Play, c’est vraiment que l’espace soit réservé aux enfants.
Et je dois dire que, d’un point de vue théologique, c’est quand même très beau comme renversement parce que nos églises sont vraiment conçues pour et par des adultes, et de dire, écoutez, il y a un espace maintenant qui est pour les enfants à leur hauteur, à leur niveau et où ils peuvent manipuler.
Donc on reconnaît la technique Montessori.
Je trouve que c’est exactement le genre de renversement christique dont on a besoin.
Et cet espace est pour les enfants. Il y a le ou la narratrice, le ou la portière qui demandent toujours le consentement de l’enfant, se rappeler que les enfants ne sont pas là pour être modelés, du tout, ils sont là, c’est plutôt une graine qui va pousser, et puis la Bible va lui amener cette part d’eau, et puis la création de lumière, et puis nous, notre amour.
« Es-tu prête ? » c’est le consentement.
Et réintroduire du consentement dans l’Église, en ces temps difficiles où beaucoup d’enfants, de jeunes, d’adultes ont été bafoués dans leur intégrité, c’est vraiment, je trouve, prophétique comme geste.
Aider les enfants à mettre des mots sur leurs expériences de Dieu
Moi ce qui me touche beaucoup dans le Godly Play, c’est que ça part vraiment de cette idée que l’enfant, comme il vient de plus près que nous de la source, si on imagine qu’il vient de Dieu et qu’il arrive au monde, et que l’enfant a déjà une expérience de Dieu.
Et puis déjà là, on voit qu’il y a un grand glissement dans les mots, puisque Dieu est une expérience, ce n’est pas un concept ou une idée ou une pensée qu’il faut apprendre.
En fait, ce qu’on apprend au Godly Play, ce sont des mots, c’est un langage, ce sont des rituels qui sont des mots posés sur une expérience qui a déjà lieu, en fait, dans la vie de l’enfant.
Et moi, ça me touche parce que quand j’étais enfant, justement, j’avais toujours…
En fait, je ne pouvais pas expliquer simplement ce sentiment qu’il y avait une présence que je ne nommais pas parce qu’elle n’avait pas de nom pour moi, mais juste cette impression que quelque chose de plus grand que moi était autour de moi ou était à l’œuvre.
Et puis en grandissant, le Godly Play nous donne des mots pour le dire.
Aller au-delà du bricolage
Oui, j’aimerais rajouter que justement, moi, ce qui me séduit le plus dans le Godly Play, c’est qu’on arrête avec cette espèce de bazar de bricolage et on propose de la beauté aux enfants.
C’est-à-dire que tout est simple, les boîtes sont simples, mais elles sont dorées quand c’est les paraboles. Les personnages sont simples, mais ils sont en bois, ce n’est pas du plastique. La feutrine est simple, mais elle est douce.
C’est-à-dire qu’on parle au sens premier et moi-même, en tant que narratrice, j’ai plaisir à toucher ces objets, ces objets qui me reconnectent.
Et contrairement au bricolage qui, moi, m’agace, m’énerve. La colle, ça me colle les doigts. Après, je me coupe le doigt. Je m’énerve, en fait, moi, sur un bricolage. En plus, à la fin, je trouve que le mien est moche et je ne peux pas m’empêcher de comparer aux autres.
Là, il n’y a plus de comparaison, en fait.
Chacun, chacune reçoit l’histoire, répond ou pas aux questions d’émerveillement. Et après la séance, peut travailler avec l’histoire. Et ça, je trouve formidable.
Parler de Dieu a des enfants neurodivergeant
Il y a des enfants qui ne sont pas neurotypiques, qui ont d’autres réactions, qui ont d’autres besoins. Est-ce qu’on peut transmettre la foi à ces enfants? Est-ce qu’ils en ont besoin? Est-ce qu’il y a des méthodes adaptées?
C’est à mon tour de présenter mon enfant d’une certaine manière. Moi, je suis un père d’un, c’était pour dire un garçon, mais il a 12 ans, un jeune homme de 12 ans qui est neurodivergent.
Et toute cette notion de foi est un peu difficile pour lui. Il connaît très bien l’histoire biblique, il a une mémoire phénoménale, je crois qu’on a lu la Bible pour les tout petits deux fois, il se souvient de tout.
Mais il y a un degré d’abstraction qui est plus difficile. Dieu est dans le ciel. Il adore l’astrophysique, donc il me dit, mais à quel endroit exactement? Est-ce que c’est la ceinture d’astéroïdes? Est-ce que c’est le nuage de Oort?
Oui, non, ce n’est pas une présence physique comme une planète ou une supernova, donc c’est difficile.
Ce qui m’emmène parfois à me demander, est-ce que la foi est quelque chose qu’on peut enseigner ou c’est quelque chose d’inné?
On a la foi ou on ne l’a pas. On peut essayer. On peut, parce que la nouvelle année arrive, en faire une résolution de la nouvelle année.
Mais est-ce que cette foi, on la cultive chez nos enfants parce qu’elle est déjà là ou est-ce qu’on l’enseigne?
Inviter les enfants à aller au-delà des mots
On est encore sur un autre terrain, ou peut-être dans le prolongement de ce que tu disais Stéphane, parce que c’est un domaine que j’ai aussi découvert.
Je pense que c’est ce que vous mettez derrière le mot neurodivergent, c’est comme les hypersensibles, les hyperesthésiques, etc. Et c’est vrai que dans notre famille, on est ça.
Et ce que j’ai découvert par ce biais-là, qui est hyper intéressant, il semblerait que ça représente à peu près 25% de la population, et souvent ces personnes-là ont une sensibilité accrue à la spiritualité, mais justement la spiritualité dans un sens très large, non codifiée, parce qu’il y a une espèce d’intuition assez indiscutable.
Parfois j’hésite à dire, mais c’est vrai que depuis l’enfance, pour moi il y a quelque chose d’indiscutable sur l’existence de Dieu, même si j’ai pu en douter.
Mes diverses expériences que j’ai pu faire dans ma vie, c’est quelque chose qui pour moi est une espèce d’évidence.
Alors on dit, mais on ne peut pas dire ça, parce que ce n’est pas quelque chose qu’on peut absolument savoir. Mais justement, ce n’est pas quelque chose que je sais par le mental, c’est quelque chose que je ressens.
Et j’ai découvert, en m’intéressant un peu plus sur ce sujet, que justement, les personnes de ce type d’hypersensibilité peuvent avoir des ouvertures spirituelles très fortes.
Et donc, je comprends ça. Ça m’a beaucoup touché ce que tu as dit Stéphane sur ton fils, parce que j’ai reconnu la mienne aussi, la grande, pour qui c’est très compliqué d’entrer là-dedans. Parce qu’il y a trop de questions qui se posent, et c’est très proche justement de son papa.
Alors que la petite Chloé, c’est complètement différent. Je vois chez elle la même expérience que je retrouve chez moi depuis l’enfance.
Elle, elle me demande tout le temps, le soir, je vais vous dire, ça fait des soirs et des soirs que nous, chaque fois le soir on se met pour lire l’histoire, et puis je dis « qu’est-ce qu’on lit ce soir?» « Les histoires de Dieu, les histoires de Dieu ».
Donc j’ai aussi une bible imagée, et donc je raconte ça bien sûr, il faut qu’on rajoute beaucoup de progressisme et d’inclusivité dans ces récits.
Je ne sais pas encore trouver la version adaptée à notre sensibilité, mais c’est vrai qu’elle adore ça, elle est complètement fascinée.
Pour elle, le Godly Play, c’est qu’elle mange ça, mais sans de manière complètement normale, j’ai envie de dire, c’est tout à fait logique, Dieu existe, bien sûr, enfin voilà, il n’y a aucun questionnement là-dessus.
C’est drôle d’avoir ces deux, c’est le même type d’enfant entre guillemets, mais c’est deux manières complètement différentes de le vivre.
Enseigner les histoires de la Bible et de Jésus pour grandir dans la foi
Et peut-être en adoptant Cette philosophie ou en se rapprochant cette manière de penser, ça peut enlever de la pression chez certains parents.
On peut enseigner les histoires de la Bible, on peut enseigner les valeurs de Jésus.
Mais de se mettre cette pression de dire, il faut que mon enfant soit croyant, croyante, aller à l’Église, faire tous ses sacrements, de faire toutes ses étapes d’enseignement dans la foi, le catéchisme, ainsi de suite, c’est peut-être un peu trop.
J’ai entendu des parents dire, ici, en Amérique du Nord… une des formules souvent employées pendant les baptêmes que moi j’ai rejetées, c’est quand les parents, au moment du baptême, s’engagent à amener les enfants à la confirmation.
Et il y a des gens qui disent, j’ai fait cette promesse là, tu vas aller à ta classe de confirmation parce que j’ai donné ma parole, que tu veuilles ou que tu ne veuilles pas.
Et souvent, ça donne des histoires en pleurer tant que c’est terrible.
Au lieu de dire, on va essayer de grandir dans la foi, on va essayer d’apprendre les histoires. On va essayer de devenir de meilleures personnes en suivant le message de Dieu.
On ne transmet pas la foi, on transmet une religion
Mais je trouve que quand même, il y a justement cette notion de transmission de la foi, je pense qu’elle est fausse en fait.
On ne transmet pas la foi. On transmet un langage, on transmet des rituels, on transmet une religion en fait.
Mais la foi, c’est quelque chose qui est très intime et personnel et ça, je suis convaincue, ça ne se transmet pas. Ça se partage.
Après, on peut susciter quelque chose, susciter une rencontre, une expérience avec Dieu, telle que nous on l’a vécue, mais il y a effectivement de multiples chemins qui conduisent à cette expérience et elle n’est pas exclusive chez nous.
Je me dis des fois, mais au fond, peut-être que ma grande, en fait, ce qu’elle vit avec moi, ça ne répond pas justement à son besoin à elle. Elle va le trouver ailleurs.
Partager sa foi dans la vie de tous les jours
Il y a quelque chose de puissant quand tu dis de partager sa foi, ça va au-delà des mots, ça va au-delà des enseignements.
Souvent on dit, est-ce que tu la vie ta foi dans ta vie de tous les jours, au bureau, à l’épicerie, peu importe.
Les enfants remarquent ce que leurs parents font ou leurs grands-parents ou les adultes autour d’eux.
Et même s’ils n’ont pas les mots exacts, ils comprennent que, ah oui, aider son prochain, c’est une bonne chose.
Donc ça aussi, on parle de transmission qui n’est pas nécessairement académique, mais on a un impact sur les enfants autour de nous et on peut les aider à grandir de cette façon-là.
Je suis en train de me dire, en t’écoutant Stéphane, depuis un moment déjà, je n’arrête pas de penser à cette phrase, Jésus n’a pas dit transmettez la foi, il a dit aimez-vous les uns les autres. On revient exactement à ça en fait.
C’est aimons nos enfants et ce sera le plus beau témoignage de qui est ce Dieu, cette présence dans nos vies.
Amen. Drop the mic. Là, vraiment, Carolina, vraiment quoi. Qu’est-ce qu’on veut dire après ça? Non, c’est bon. C’est bon, moi je m’en vais. Salut. Allez, ciao.
Conclusion
Et c’est ainsi que se conclut l’épisode d’aujourd’hui sur Transmettre la foi à nos enfants.
Je veux d’abord remercier notre commanditaire, l’Église unie du Canada.
Je veux faire une annonce importante, alors ouvrez vos agendas le samedi 21 janvier 2023. On va faire un live, Joan et moi. On va enregistrer et ça va être un peu comme le slogan d’une grande chaîne de magasins : Demandez-nous n’importe quoi ou presque.
Le lien va être dans la description de l’épisode d’aujourd’hui. On va en reparler pour le prochain épisode naturellement.
Peu importe la plateforme sur laquelle vous nous écoutez, n’oubliez pas d’aimer, de partager, envoyez-nous vos questions, vos commentaires, questiondecroire@gmail.com. Merci beaucoup Joan, merci beaucoup Carolina de vos présences aujourd’hui.
