Explorer sa foi

Une femme prie durant un office religieux

Doit-on aller à l’église pour être un bon chrétien?

19 octobre 2022
Stéphane Vermette

Stéphane Vermette

  • Église Unie
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Dans cet épisode, Joan et Stéphane se demandent s’il est nécessaire de visiter une église une fois par semaine. Ils explorent les raisons qui mènent les gens à assister à un service religieux. Enfin, ils se question sur la définition d’Église de de bon chrétiens.

Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui explore la foi et la spiritualité, une question à la fois. Cette semaine, doit-on aller à l’église pour être un bon chrétien?

Aller à l’Église le dimanche

Bah écoute, si c’est ça ta question, moi je te dis franchement, moi dimanche j’étais pas dans mon église.

Ah non ! Dimanche j’étais chez des copains à Bâle.

J’étais pas à Zurich parce que l’église de Bâle nous avait invité à une journée panafricaine avec plein de chorales africaines et très franchement on était tous là pour trois raisons évidentes : chanter, bien danser, bien manger.

Et toi dimanche matin t’as fait quoi ?

Et moi, un bon pasteur, je n’étais pas à l’église non plus. J’ai fait des courses. J’ai fait mon épicerie.

Des courses le dimanche ?

Ah ben oui ! Eh bien oui, mais il faut dire que l’office religieux de notre communauté de foi est le dimanche soir et j’y étais naturellement.

Mais le dimanche matin, j’ai profité qu’au Canada, tous les magasins, toutes les épiceries sont ouvertes pour remplir mon frigo.

J’adore cette expression, faire son épicerie, on ne l’utilise plus du tout en Europe, enfin ni en France, ni en Suisse où je travaille. Et j’aime beaucoup cette expression.

Et d’ailleurs, ça me fait penser qu’aller à l’église, parfois, c’est aussi une petite question d’épicerie, de choix, de goût.

Et il y a aussi des offices, finalement, le samedi soir, comme tu dis, le dimanche soir, il y a des offices de semaine.

Le dimanche matin, c’est une option, mais de nos jours, c’est une option parmi d’autres.

Magasiner son église

Il y a des gens qui magasinent leur communauté de foi, leur paroisse.

Ils se pointent une fois, deux fois, évaluent. Ensuite, ils vont à une autre paroisse, évaluent encore.

C’est un peu déstabilisant pour certaines personnes qui sont habituées à aller à l’église du quartier. Parce qu’on habite tel quartier, on va à telle église, on ne se pose pas la question.

Mais aujourd’hui, on a du transport en commun, on a des voitures, on peut marcher un peu plus, on a toujours le choix.

Mais quand même, ça nous pose la question. Est-ce que c’est obligatoire? Est-ce que c’est nécessaire de se pointer dans un temple, dans un bâtiment, dans une église, une fois par semaine pour que Dieu nous aime, pour être considéré comme bon chrétien? Qu’est-ce que tu en penses, Joan?

Obligation morale ou réjouissance pour les enfants

Tu vois, moi, j’avais jamais eu conscience de cette notion-là, jusqu’à très tard.

Parce que moi, quand j’étais petite, à chaque fois que mes parents me proposaient d’aller à l’église, j’étais ravie.

Je viens de la paroisse du Bouclier, la paroisse fondée par Calvin à Strasbourg, et il y a toujours eu l’école du dimanche, le culte de l’enfance, les journées des familles.

Et donc pour moi, aller à l’église, c’était synonyme de convivialité, en fait, de jeu de bonheur.

Et ce n’est que tardivement que j’ai découvert qu’il y avait des gens pour qui ça signifiait une obligation morale.

Et qu’une fois qu’ils ont pu s’en dégager, ils se sont sentis beaucoup plus libres dans leur vie.

Donc en fait, je ne viens pas de cet état d’esprit-là.

Et j’aimerais aussi raconter un petit témoignage à propos de mon père, que je salue et à qui j’enverrai évidemment ce podcast. Riccardo, mon père, Richard, qui a été élevé en Espagne.

Et pour qui m’a-t-il expliqué que le dimanche, c’est un jour de fête, c’est un jour où son père ne travaillait pas.

Mon grand-père, il travaillait beaucoup, il avait une usine, il avait beaucoup de responsabilités familiales.

Le dimanche, il ne travaillait pas, il était en famille, il se levait avant tout le monde, il préparait une sorte de brunch.

J’imagine que c’est pour ça que j’ai la passion des brunchs, c’est un truc familial.

Et là, c’était le début de la fête dominicale, en fait.

C’était le bonheur, c’est-à-dire le brunch en famille, ensuite aller à l’église. Après, il y avait toujours un resto, un bon repas, souvent une balade au parc.

Et mon père m’a même expliqué que, de temps en autre, le papa, mon grand-père, faisait la surprise de les emmener au cabaret le dimanche. Et que c’était super familial, en fait !

Et donc là t’as un dimanche réussi tu vois Stéphane, tu manges bien, tu vas prier dans une communauté, c’est sympa parce que tu mets tes beaux habits, tu remanges bien et puis après en plus tu vas chanter, danser, c’est le cabaret quoi.

Ça ressemble quand même un peu, toute proportion gardée, à mon culte panafricain que j’ai vécu dimanche dernier.

Refuser d’aller à l’église à l’adolescence

Comme j’ai déjà mentionné, j’ai grandi dans une famille catholique romaine et il n’y avait pas de programme pour les enfants.

Nous assistions à la messe avec les adultes et c’était franchement ennuyant.

Alors, c’est sûr que la tentation, lorsqu’on arrive à l’adolescence, c’est de ne plus vouloir y aller.

Et on se pose la question, est-ce que Dieu se soucie vraiment de ce qu’on fait le dimanche? Est-ce que Dieu prend les présences comme à l’école?

Mais quand même, il y a cette culpabilité-là qui reste dans le fond de la tête parce qu’on nous enseigne qu’il est important d’être présent pour participer à la vitalité de la paroisse, comme si le culte du dimanche était la seule expression de notre vie de foi.

Les excuses pour ne pas aller à l’église

Alors, c’est sûr qu’on ne va pas dire l’inverse. C’est chouette quand on est un peu plus que quatre ou cinq.

Et c’est vrai que ça m’amuse toujours les personnes que je croise en tant que pasteur pour différents événements de leur vie.

Alors, du coup, tu les croises à ces moments-là et ils te disent « Ah, c’était vraiment sympa. J’ai aimé comment ça s’est passé.

Si seulement je pouvais, je viendrais le dimanche, je participerais plus.

Alors c’est hyper intéressant comme remarque parce que du coup moi je sais pas ce qui les retient de venir.

J’essaye toujours de m’imaginer dans ma tête tiens mais qu’est ce qui peut bien les retenir de venir puisque ça a l’air de leur faire envie.

Et d’un autre côté, je me dis que c’est sympa de se dire que les gens ont toujours quelque part dans leur tête cette possibilité de venir.

Et en quelque sorte, c’est peut-être un peu frustrant pour nous autres qui sommes toujours là le dimanche.

Mais si c’est ça notre mission, moi je trouve que c’est une belle mission d’être un peu veilleur et puis d’attendre que les gens veuillent bien faire physiquement communauté avec nous.

Aller à l’Église sur internet

Assister un office religieux de son salon, de son sous-sol, c’est sûr que c’est bizarre.

Une chose aussi qu’on me dit au sujet des services religieux sur les plateformes comme Zoom et tout ça, c’est qu’on se voit face à face.

Dans un édifice religieux, tout le monde regarde vers l’avant, on voit le ou la pasteur et on voit derrière la tête des gens.

Tandis que sur Zoom, sur Google, sur peu importe, on se voit face à face tout le monde et ça peut être un peu intimidant, mais en même temps, je trouve que ça permet de créer plus rapidement une forme d’intimité.

Donc, on n’est plus nécessairement spectateur, on est plus facilement participant de cet acte d’adoration.

Qu’est-ce qu’un bon chrétien après tout ?

Oui, cette notion d’être un peu en intimité les uns avec les autres, pour moi, ça fait écho avec la question d’être bonne chrétienne ou bon chrétien.

Parce qu’elle est compliquée cette définition.

C’est quoi être une bonne chrétienne ou un bon chrétien ?

Moi, je n’ai toujours pas trouvé. En fait, je cherche un peu tous les jours. Des fois, je crois que j’ai trouvé et puis je me rends compte que sûrement je tape un peu à côté.

En tout cas, ce n’est pas l’acte d’aller quelque part ou de se brancher à un culte qui nous permet finalement de développer le meilleur de nous.

Mais c’est probablement, comment est-ce qu’on ressort de là ?

Si en ressortant de là, on a l’impression qu’on a un peu avancé, qu’on s’est un peu rapproché de ce à quoi on aspire, qu’on a compris quelque chose ou qu’on s’est mis en chemin vers quelque chose ou quelqu’un, Jésus en l’occurrence.

J’imagine que c’est un petit peu ça le début de la réponse.

Et donc là, ce n’est pas le jour ni l’heure qui compte, c’est plutôt si ça rentre un petit peu en harmonie, en résonance.

Si ça rentre en résonance avec nous, alors j’imagine que c’est là que ça devient bénéfique, et pour soi-même et pour les autres.

Être l’église toute la semaine

Je crois que c’est comment on vit sa vie tout au long de la semaine.

Il y a souvent une déconnexion, le dimanche matin c’est sacré, on est très sérieux, on prononce des confessions de foi, on prie, mais il faut que ça se reflète le reste de la semaine, mardi matin au travail, jeudi soir à l’épicerie, peu importe.

Il faut que, à quelque part, ça soit incarné cette fois durant toute la semaine.

Je vais te partager, Johan. Il y a quelques années, la revue de l’Église unie du Canada a interviewé plein de jeunes adultes qui ont participé à l’école du dimanche dans leur jeunesse et qui ne vont plus à l’église aujourd’hui.

Les gens, à la lecture de cet article, étaient catastrophés qu’elles perdent ces jeunes.

Mais lorsqu’on regardait les emplois de ces personnes-là, ils étaient tous et toutes impliqués dans des travails reliés à la justice sociale. Immigrants, lutte à la pauvreté.

Et ce qui, moi, m’a fait réfléchir, c’est être bon chrétien, vivre sa foi.

Est-ce que c’est s’assurer que les portes de nos bâtiments sont ouvertes ou est-ce que c’est arriver plus près de ce que certains appellent le royaume de Dieu?

À la blague, quelquefois, j’ai dit, si j’ai le choix entre mon boulot pasteur et le royaume de Dieu, je vais prendre le royaume, je vais aller m’inscrire au bureau de chômage et je vais me recycler.

Comment définir Église et église

Quand je réfléchis un peu plus profondément encore d’où ça vient cette conception qui m’est assez étrangère, comme je l’ai dit, d’aller à l’église pour être de bonnes et bonnes chrétiennes, je crois que ça vient de Cyprien qui a dit : « En dehors de l’église, il n’y a pas de salut ».

Et à partir de là, on a décidé que c’est dans l’église, par l’église, au moyen des sacrements de l’église, justement, que se construisait le royaume, ce dont tu parlais, on peut appeler ça le salut.

Et c’est vrai qu’après, il y a eu Augustin Dippon qui a sorti son livre, là, La cité de Dieu, où on parle de la cité terrestre et de la cité céleste.

Et après, beaucoup plus tard, Bonhoeffer est venu avec la notion d’église visible et d’église invisible.

Et finalement, ce qui est intéressant, c’est de se dire qu’on peut mettre plein de notions, on peut inventer plein de concepts, et puis on en a besoin en plus, c’est important de raisonner.

Mais en l’occurrence, l’église, c’est quelque chose à la fois qu’on voit, des bâtiments, qu’on co-construit, parce que, par exemple, toi et moi, on y passe une grande partie de nos journées. Mais ça nous échappera toujours.

Il n’y a personne qui peut savoir c’est quoi les contours de l’Église parce que, par exemple, il y a toutes les moines et toutes les religieuses qui prient tout le temps pour nous, on ne les voit pas.

Il y a toutes les personnes en situation de handicap ou toutes les minorités invisibles qui vivent des choses de l’ordre du royaume et on n’en parle pas.

Il y a tellement de choses qui nous échappent. qu’en fait c’est très compliqué de prétendre qu’il y a un critère qui soit efficace pour savoir qui est bon bon chrétien et qui va à l’église et qui constitue l’Église.

Une Église qui se vie dans les pratiques quotidienne

Moi j’aime bien ce qu’on retrouve dans l’évangile selon Matthieu, chapitre 5, verset 23-24.

Jésus dit quand tu vas présenter ton offrande à l’hôtel et si tu te souviens que tu es en chicane avec ton frère ou ta soeur, laisse ton offrande, va te réconcilier et ensuite tu présenteras ton offrande.

J’ai toujours aimé ce que j’appelle l’orthopraxie au-delà de l’orthodoxie.

Dans le sens où, oui, tout le monde peut aller à une église les dimanches matins. C’est relativement facile.

Mais vive les valeurs enseignées par Jésus, ça c’est une autre chose.

Et je crois que ça n’en dit plus sur une personne si elle est capable de mettre en pratique dans la vie de tous les jours.

Ces enseignements-là, je crois que ça n’en dit qu’elle est peut-être une meilleure chrétienne que quelqu’un qui va à l’église et qui après se comporte comme un salaud.

La part des pasteurs dans la pression d’aller à l’église

Après tu vois, on peut continuer le débat Stéphane, parce qu’on a des collègues qui encouragent un petit peu cette conception-là.

Alors moi je ne vais même pas me mêler des catholiques ou des orthodoxes, je les laisse là où ils sont et je les bénis. Je vais juste me mêler de ma propre tradition ecclésiale, du côté luthérien et réformé en Europe, donc France-Suisse, ce que je connais un peu.

Et tu vois, lorsque les jeunes font leur catéchisme, il y a encore des paroisses où on leur fait un carnet de présence.

Là, je vois ta tête, les autres ne voient pas ta tête, parce que c’est pas filmé, mais je vois ta tête, là, t’es ébahie.

En fait, tu commences ton catéchisme. Alors, c’est un objet rituel. Des fois, les gens ont besoin d’objets comme ça, symboliques et rituels. On se dit, pour des jeunes, ça peut les structurer.

Tu commences, tu reçois ton carnet, il est nominatif et tu dois faire tant et tant de dimanches, notamment avec Sainte Cène, à l’année.

Donc tu as le calendrier de la paroisse et si tu n’es pas dans la paroisse et que tu vas dans une autre paroisse, tu dois demander au pasteur ou à la pasteur de remplir ce carnet.

Et nous, ça nous est déjà arrivé dans nos différentes communautés, que ce soit celle de mon mari ou la mienne, qu’il y ait un jeune qui vienne avec son petit carnet à la fin du culte.

Toi t’es là, tu dois trouver le tampon, en Alsacien on appelle ça le schtampfl, tu dois trouver ton schtampfl, tu dois signer, tu dois préciser si c’est avec Sainte Cène ou bien un autre élément qui peut intéresser le collègue.

Et tu te dis bon je comprends sa démarche et puis le jeune a l’air content franchement généralement ils sont contents de faire tamponner leur petit carnet un petit peu comme si c’était des pèlerins de Compostelle.

Donc c’est il y a des côtés sympa tu vois c’est rituel c’est un objet un petit objet que tu gardes après ça te fait des souvenirs et d’un autre côté on continue à envoyer cette image là quoi que pour réussir ton KT il faut aller au culte.

Alors c’est délicat puisque on marche un petit peu sur un fil on est sur une crête.

Aller à l’église pour sauver l’institution

Parfois, je me demande si nous contribuons, nous, pasteurs, à cette idée-là qu’il faut aller à l’église, peut-être parce qu’on est en conflit d’intérêts.

C’est notre salaire qui est peut-être en jeu. On veut qu’il y ait des gens qui donnent. On a des comités à remplir. On a besoin de bénévoles.

Et en faisant partie de l’institution, peut-être qu’on ressent la pression de préserver l’institution pour la prochaine génération.

Peut-être qu’on se dit bon moi j’ai reçu beaucoup des paroisses et des groupes de jeunes et des groupes croyants au cours de ma vie.

Je veux que les jeunes et les prochaines générations reçoivent la même chose.

Et peut-être que d’une manière un peu bizarre, c’est un manque de foi de notre part.

On pourrait peut-être se dire, l’Église de Dieu ne mourra pas et Dieu trouvera un moyen et l’Esprit trouvera un moyen de parler aux prochaines générations, que ce soit de ce façon-ci ou d’une autre façon.

Le côté ennuyeux de l’église

Lorsque je regarde la société nord-américaine, peut-être c’est la même chose pour toi, peut-être c’est la même chose pour les gens qui nous écoutent, il y a une recherche du happening.

Il y a quelque chose qui va se dérouler, qui ne peut pas se répliquer, qu’on ne peut pas regarder en rediffusion.

Les gens se rassemblent pour un événement spécial. Et peut-être nos offices du dimanche matin ne sont pas ça.

C’est parfois répétitif, c’est trop souvent franchement ennuyeux.

Et sans sortir les confettis, les jongleurs et les éléphants, de trouver moyen que les gens se disent, si je me présente, je pense qu’il va y avoir quelque chose de spécial qui va se dérouler.

Je ne sais pas quoi, peut-être que rien ne va se dérouler, mais que ce soit la musique, quelques mots dans une prière, juste le fait de rencontrer mon voisin, puis on s’échange quelques mots autour du café…

Il y a quelque chose, je crois, qu’on doit cultiver, qui ne définit pas toute la foi chrétienne, mais qui donne un petit plus au dimanche matin.

Les surprises à l’église

Je te rejoins tout à fait, Stéphane.

Et j’ai remarqué que c’est très intéressant que quand une communauté va bien, quand ça respire, quand les gens se sentent à l’aise, eh bien, progressivement, les paroissiennes et les paroissiens aiment les surprises.

Quand une communauté ne va pas très bien, qu’elle ne sait plus trop où elle en est, qu’elle a des membres qui souffrent, qu’elle a une période où on sent qu’il n’y a plus trop de boussole, eh bien, il faut que tout soit millimétré et chaque petit changement semble agacer profondément un certain nombre des membres.

Ce dont tu parles là pour moi ce serait un thermomètre un peu super intéressant à vérifier peut-être avec nos auditrices et nos auditeurs.

Est-ce que vous allez dans des communautés où les surprises, finalement l’émerveillement Eh bien ça fait du bien aux gens, ou est-ce que ça les agace ?

L’enfant qui va devant interrompt la prédication, est-ce que tout le monde sourit, rigole, trouve ça charmant ?

Ou est-ce que tout de suite il y a des soupirs et des énervements ? Est-ce qu’on peut spontanément se pointer le dimanche matin avec son violon et sa tata qui sait un peu chanter ?

Ou est-ce qu’il faut prévenir avec un courrier lettres recommandées trois mois à l’avance ?

Franchement j’adore ta réflexion parce que ce serait presque un thermomètre de bonne santé spirituelle.

Les moments inattendus a église

Tu me fais penser, il y a plusieurs années, mon fils avait deux ans.

C’était l’été, je faisais ma prédication. Mon fils était dans la salle où les enfants jouent et d’un coup, il voulait voir son père.

Donc, au milieu de ma prédication, il descend dans l’allée principale, tire sur mon aube.

Alors, je le prends dans mes bras. Je continue ma prédication, il regarde autour, il me fait signe qu’il va descendre, et il repart.

Et moi, je continue ma prédication, personne ne réagit.

Et il y a une dame, quelques mois plus tard, me dit :

« Je venais, mais je n’étais pas trop sûre si je voulais rester, mais quand j’ai vu ça, là, j’ai décidé que c’était ma paroisse parce que tout le monde s’en foutait, mais c’était, ben oui, c’est un père de famille, il y un enfant, il l’a pris dans ses bras, c’est pas la commotion, c’est tout ».

Et c’est ça, je pense, les surprises, les moments inattendus, ces moments où est-ce qu’on a des gros faux rires.

Je pense que oui, ça en dit beaucoup sur la vitalité, de la communauté, parce que souvent on essaye de définir la vitalité au nombre de personnes qui se pointent, mais c’est totalement arbitraire.

La vitalité, c’est est-ce que les gens sont heureux de venir?

Est-ce qu’ils ont le goût de venir?

Est-ce qu’ils ont le goût de revenir?

Je vais partager une autre anecdote.

Je débute dans une paroisse. Bon, on est toujours poli, on fait attention à ce qu’on dit.

Et on me dit, bon, on va te présenter, monsieur de 70 ans. La première chose qu’il me dit.

« Tu sais, tant aussi longtemps qu’on continue à dire que Jésus, Dieu, la Trinité, ça existe, on est foutu. C’est des conneries, ça. »

J’ai fait bonjour monsieur, mais ce que j’ai découvert, cet homme se déclarait athée, mais il venait à l’église tous les dimanches.

Pourquoi? C’était sa communauté, c’était ses amis, c’est là qu’il y avait du support et ce qui m’a fait réfléchir.

Les gens vont à l’église pour leur propre raison et ce n’est pas à moi, ce n’est pas aux autres de juger pourquoi, qu’est-ce qui est acceptable ou pas acceptable.

Les gens y tirent ce qu’ils en ont besoin pour le reste de la semaine.

Conclusion

J’adore, j’adore, j’adore cette perspective-là. Et je te propose même d’essayer de conclure avec une autre phrase qui ne serait pas « Faut-il aller à l’église tous les dimanches pour être de bons chrétiens ? »

« Faut-il, ne faudrait-il pas construire des communautés pleines d’émerveillement ? » Et c’est là que se seront des communautés chrétiennes.

Tout à fait d’accord avec toi, Johann. Je te remercie beaucoup pour cette belle conversation qu’on va terminer à ce moment, conversation durant laquelle on se demandait s’il y a un lien entre aller à l’Église et être bon chrétien.

On tient à remercier notre commanditaire, l’Église Unie du Canada et son site internet Mon Credo.org

Peu importe la plateforme sur laquelle vous nous écoutez, N’oubliez pas d’aimer, de partager. Écrivez-nous, donnez-nous des commentaires. On veut vous entendre.

Questiondecroire@gmail.com.

Merci beaucoup Joan.

Merci Stéphane. Écrivez-nous.

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