La technologie : ange, mais aussi démon
Martine Lacroix
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La technologie est partout dans nos vies. Mais que se passe-t-il lorsqu’une personne souffre d’illectronisme ?
Table des matières
Le stress lié à la technologie
J’ai rédigé cette chronique en état de stress.
En effet, mon visage devait être aussi crispé que si j’étais en train de désamorcer une bombe. Pourquoi ? Appréhension face au moment où je devrais mettre cette chronique en pièce jointe.
À chaque fois, je me pète la gueule ! Il me faut reprendre la manœuvre à plusieurs reprises, car entre moi et la nouvelle version d’Outlook, eh bien, guerre froide il y a.
Si je vous confiais qu’il m’arrive même d’avoir un langage liturgique lorsque je m’adresse à mon ordinateur. Heureusement, j’y suis parvenue. La preuve ? Vous êtes en train de me lire !
Qu’est-ce que l’illectronisme?
J’ai 60 ans. Sexagénaire, je ne suis évidemment pas née avec un cellulaire entre les menottes.
Mes difficultés à dompter la technologie seraient-elles causées par mon âge ? Pas nécessairement ! Je connais des gens, comptabilisant plus de millage au compteur que moi, qui sont de véritables émules de Steve Jobs.
Quant à la scolarité, peut-elle jouer un rôle au niveau de la maîtrise de la techno ?
Euh, j’ai réussi deux diplômes universitaires ! Je tiens aussi à préciser que j’ai tenté de m’emmieuter en suivant quelques cours d’informatique avec l’organisme Communautique. Les résultats se sont avérés plus que modestes.
On doit cependant reconnaître qu’une personne qui vit avec des lacunes au niveau de la littératie part en queue de peloton dans ce domaine puisque la majorité des sites virtuels sont constitués de mots. Augmente donc pour elle le risque de frapper un mur qui s’appelle… l’illectronisme !
Autre hypothèse. Et si la technologie, c’était un peu comme les mathématiques. Vous connaissez sûrement l’expression « avoir la bosse des maths. »
Se peut-il que certaines prédispositions naturelles nous habitent dès notre premier souffle en ce qui a trait à nos aptitudes à composer avec la techno ?
Advenant le cas, il est quand même possible que la techno nous semble parfois empreinte de mystère.
Permettez une anecdote. Voilà quelques années, tandis que j’assistais à un culte en mode hybride, la techno se mit à faire des caprices. Que déclara alors le célébrant sourire aux lèvres ? « Les voies de Dieu.e sont impénétrables, mais la technologie l’est encore plus… »
Ça coûte cher la techno
Que se produit-il lorsqu’on désire à tout prix mettre le grappin sur la techno, mais que celle-ci se refuse à nous ? Il se peut que la dernière trouvaille techno qui nous fait les yeux doux s’avère inaccessible à notre porte-monnaie.
En raison de la surconsommation, des séquelles pandémiques et de la guéguerre commerciale gracieuseté de Donald Trump, notre tirelire ne crie-t-elle pas souvent famine ?
Affaibli, comment notre petit cochon peut-il courir derrière la bête technologique qui galope devant lui à un rythme d’enfer ? Demander grâce ? Cela se fait à vos risques et périls.
Qui n’a pas vu ces commerciaux où l’on se moque d’une dent acérée de ces pauvres âmes qui ne jouissent pas d’une techno dernier cri. Lorsqu’on ne possède point la dernière version d’un iPhone, d’un logiciel, d’une montre intelligente, etc., n’a-t-on pas l’impression de naviguer sur un rafiot cerné par Jaws et sa bande ?
Initiatives pour faciliter l’accessibilité à la technologie
Par bonheur, quelques bouées de sauvetage sont parfois lancées à nos semblables victimes de cette technologie souvent sans pitié.
Par exemple, alors que je léchais récemment la vitrine d’un babillard dans la Basse-Ville de la capitale, surgit cette affichette signée Techno Solidarité par laquelle on nous invitait « à profiter d’une assistance numérique offerte par des bénévoles ». Le tout ornementé d’un mot magique écrit en caractères gras… GRATUIT !
Pourquoi ne pas aussi en profiter pour saluer la pétition initiée par le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec ? Leur déclaration ? « Traversons l’écran : Pour un virage numérique humain ».
Comment ne pas être d’accord avec le RGPAQ qui déclarait que le « gouvernement oublie les gens qui ont des difficultés avec le numérique. » Entre le 8 avril 2024 et le 15 février 2025, 328 organisations et 12 476 personnes avaient signé la pétition. Puissent les bonzes de l’Assemblée nationale avoir entendu leur message.
Bref, qu’on aime ou non la techno, impossible d’échapper à ses tentacules qui s’immiscent dans les moindres recoins de notre quotidien.
Aujourd’hui, peut-on même gagner notre sa vie sans avoir recours à la technologie ? Par chance, l’emploi que j’occupe depuis bientôt 28 ans nécessite peu de techno.
Bossant dans une salle de spectacles, je dois y avoir recours uniquement afin de valider les billets de la clientèle. Plus question de déchirer manuellement les billets comme dans l’ancien temps. On les valide avec un téléphone !
Même chose pour entrer nos heures de labeur ! Passée date la machine à pointer ! On sort notre cellulaire et on inscrit alors notre entrée et notre sortie sur une plateforme numérique. Il ne nous reste plus qu’à attendre notre paie ! Pour pénétrer sur mon lieu de travail, plus besoin de tirer sur une poignée de porte. Il suffit de sortir ma carte magnétique et voilà qu’un gentil bip-bip m’accueille !
