Les migrations forcées
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Dans les débats des travailleurs migrants et de la capacité d’accueil de la société, peu de place est accordée à la réalité de ces personnes. Pour plusieurs, la migration reflète un enjeu de vie ou de mort.
Table des matières
Pis tes vacances?
Voilà la question qui a probablement retenti à quelques reprises autour de la machine à café lors de votre retour au boulot.
Si votre tirelire criait famine au cours des derniers mois en raison de la hausse indécente du coût de la vie, vous avez peut-être dû vous contenter de répondre: « C’était plutôt tranquille à Balconville!« .
Par contre, aux commandes d’un budget en plus ou moins bonne santé, vous avez probablement réussi à vous évader de votre patelin.
Car le désir de partir ne nous habite-t-il point lorsque du temps libre s’offre à nous? À la perspective d’un voyage, on sourit aux anges.
Par contre, même si l’herbe est toujours plus verte ailleurs, une chose est certaine, on va bientôt revenir au bercail…
Mais qu’en est-il lorsque l’eldorado qui miroite devant nos yeux devient obsession et, surtout, destination possiblement sans retour? Les déplacements forcés qu’on les appelle.
Les migrations qui tournent mal
Aylan, ce nom vous dit-il quelque chose? Le petit Aylan Kurdi, trois ans, son minuscule corps échoué quelque part sur une plage turque … La photo du garçonnet au chandail écarlate avait fait le tour du monde.
En 2015, ce n’est sans doute pas le cœur en liesse que la famille syrienne d’origine kurde avait bouclé ses valises. Le Canada constituait un rêve. Un cauchemar a plutôt surgi, la destinée du Titanic en format très, très, très réduit …
Au moment où j’écris ces lignes, sous les images qui défilent à une station de nouvelles en continu, apparaît une manchette: « Au moins 12 personnes sont mortes dans la Manche après que l’embarcation dans laquelle ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni se soit disloquée. »
La plupart d’entre elles étaient originaires de l’Érythrée, un des pays où les droits de la personne ne sont qu’une utopie …
Malgré les moyens de transport parfois fort précaires ainsi que les risques de subir la terreur d’individus sans scrupules que la vulnérabilité affame, des âmes en peine bourlinguent dans des conditions lamentables vers un horizon souvent plus brumeux que lumineux …
Les conflits armés à l’origine des migrations
Si l’on se fie au Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, en avril dernier, on comptait 120 millions de personnes déplacées de force sur la planète bleue, soit près de trois fois plus qu’en 2012. Et parce que la froideur des statistiques éclipse quelquefois l’aspect humanitaire de la migration, levons le nez sur les chiffres et contentons-nous des mots.
L’un des motifs qui poussent à l’exil s’écrit à l’encre rouge sang. On songe évidemment à l’Ukraine et Gaza.
Quant au Soudan et au Myanmar, pour ne nommer que ceux-là, des guerres civiles et leur cortège de victimes y sévissent dans l’indifférence quasi générale.
Sans oublier Haïti, comment ne pas avoir envie de fuir la Perle des Antilles en guerre officieuse, mais pas officielle, gracieuseté des gangs.
Laisser derrière soi les atteintes aux droits et libertés, l’exploitation économique, les conséquences néfastes des changements climatiques, les motifs sont multiples pour déguerpir d’un endroit où l’on avait pourtant pris racine.
L’extrémisme religieux
Oups! J’oubliais les religions … Si tu pratiques et que tes croyances, bien que non partagées, sont acceptées par la collectivité, tant mieux!
Si ce n’est point le cas, plutôt que d’être passible de tyrannie, la pensée d’adorer l’Être Suprême de ton choix sous d’autres cieux pourrait alors te séduire. La religion la plus persécutée? Celle du fan-club de Dieue…
Impossible de passer sous silence l’extrémisme, lequel sous prétexte religieux, tue, au point de vue physique, mais aussi intellectuel, forçant ainsi les martyrs à prendre la poudre d’escampette.
Peut-on s’abstenir de dénoncer les talibans?
Depuis leur retour au pouvoir en Afghanistan, ils ont comme cible principale les femmes! Fin août, on apprenait que les Afghanes, en plus de tous les sévices déjà subis, étaient désormais réduites au silence dans l’espace public. À bas l’omerta face à cette infamie!
Les migrations et la chrétienté
Connaissez-vous cette expression: « Il faut que les bottines suivent les babines! »
Clamer haut et fort notre compassion à l’égard de tous ces SOS qui s’expriment dans différentes langues, cela s’avère plutôt facile.
S’abstenir de sombrer dans l’inquiétude alors que se rapprochent de notre voisinage ces cris de détresse et que notre existence risque de subir quelques métamorphoses, n’est-ce pas un peu plus contraignant?
Vous savez, ce fameux syndrome du « pas dans ma cour » …
La chrétienté n’a-t-elle pas débuté par un déplacement un peu forcé?
Joseph et Marie n’avaient-ils pas pris la route afin de se conformer à une quelconque loi de recensement?
Puisse une étoile semblable à celle des bergers nous guider vers un accueil digne de ce nom…