La Terre sainte et les chrétiens
Stéphane Vermette
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Cette région importante pour les trois grandes religions monothéistes de notre monde est un lieu de tension depuis des siècles. Et si l’attachement des chrétiens pour la Terre sainte n’était pas seulement motivé par des questions religieuses.
Dans cet épisode, Joan et Stéphane réfléchissent sur l’industrie du pèlerinage et la volonté de marcher dans le pas de Jésus. A-t-on besoin de marqueurs tangibles pour ancrer notre foi? Comment peut-on trouver des pistes pour mieux comprendre les enjeux reliés à cette région?
Transcription
Table des matières
Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui aborde la foi et la spiritualité, un sujet à la fois. Cette semaine, les chrétiens et la terre sainte. Bonjour, Stéphane, bonjour à nos auditrices et auditeurs. Bonjour, Joan, bonjour à tout le monde.
Le syndrome de Jérusalem
Le jour où là on enregistre, toi et moi, c’est le jour de la veille d’une journée mondiale de prière pour la paix, justement, en Terre sainte. Et je trouve formidable qu’il y ait tellement de personnes qui se lancent dans des initiatives comme ça, de nous rappeler qu’on est là pour porter la paix, pour prier pour la paix, œuvrer pour la paix.
Et bien sûr, c’est compliqué d’œuvrer pour la paix en mettant complètement qui on est de côté. Donc moi, j’aimerais être honnête dès le début de cet épisode et dire que j’ai vécu en Israël dans un kibboutz les six premiers mois de l’année 1999 et j’en ai profité pour répondre à des invitations et je suis allée visiter des chrétiens en Jordanie, des musulmans en Égypte.
Et puis plus tard, dans le cadre de mes recherches, j’ai eu ce bonheur de vivre un temps de congrès, de colloque assez long, au Liban, où on a été reçus les bras ouverts par la communauté maronite. Alors voilà, j’ai un attachement pour cette région. J’ai un attachement parce que peut-être quand j’étais jeune, ma mère m’a amenée une fois pour y passer Noël, justement dans l’une de ses grottes à Bethléem.
On ne sait pas si c’est celle de Jésus. En tout cas, une grotte à Bethléem, ça, c’est sûr. Et c’est vrai que quand j’étais à Jérusalem, j’ai presque une petite bouffée mystique. Tu connais ça d’ailleurs, Stéphane? J’ai vu ça un peu à la télévision, mais je ne connais pas beaucoup. Explique-moi.
C’est le syndrome de Jérusalem, c’est quand tu vas là-bas, c’est tellement chargé de toutes les prières, de toutes les attentes. J’ai eu cette espèce de bouffée mystique, alors moi c’est resté assez light, assez léger. J’ai écrit des trucs dans un carnet en m’imaginant plus tard pasteur là-bas.
Et puis… Il y en a d’autres malheureusement, et ça, c’est à prendre au sérieux, qui arrivent là-bas et qui ont comme une sorte de dédoublement de personnalité et qui pensent être le retour de Jésus ou bien un prophète du judaïsme ou de l’islam, qui se promènent plus très habillés ou bien qui font des prophéties.
Ils sont bien habitués, ils connaissent le phénomène à Jérusalem, ils ont une section spéciale dans l’un de leurs hôpitaux. Mais ça veut bien dire que notre rapport à la Terre sainte peut parfois être vraiment délirant.
Pourquoi visiter Terre sainte
Lorsqu’on a décidé de travailler sur ce sujet, mon premier réflexe, c’est de dire « Ah, je vais parler de ma relation avec la Terre sainte ». C’est sûr qu’en Amérique du Nord. Qu’on est un peu plus loin que vous en Europe du Proche-Orient. Ça implique un plus grand voyage.
Dans ma jeunesse, j’avais ce fantasme d’aller visiter la Terre sainte, de marcher sur les pas de Jésus. J’ai rencontré plusieurs gens qui l’ont fait. Je ne sais pas si tu as déjà vu ça, moi j’ai déjà vu des gens qui reviennent avec des certificats attestant leur pèlerinage en lieu saint, là. Le beau certificat avec le sceau.
Et je me suis rendu compte que, maintenant… bof! Pourquoi là et pas ailleurs? En plus des considérations d’empreintes carbone, maintenant, est-ce que Dieu est plus présent dans un lieu géographique qu’un autre?
Et je me pose beaucoup de questions. Je suis très heureux pour les gens là-bas qui vivent de l’industrie touristique. Bravo, félicitations! Une très belle façon de gagner sa vie et de nourrir sa famille. Mais je me demande encore, pourquoi je devrais aller à cet endroit et pas un autre? Et ça, je n’ai pas encore de réponse.
À qui appartient la Terre Sainte
Mais je suis assez d’accord avec toi. Mais il y a un rapport qui est tellement intense des gens à ce coin du monde. Par exemple, j’ai découvert qu’un certain nombre d’ordres de chevaliers existaient encore. Donc des ordres toujours masculins.
Et puis ils se réunissent, ils ne sont pas si nombreux. Mais ils ont des capes, par contre. Ça a l’air assez important, une cape. Ils réunissent un peu des sous pour des œuvres là-bas. Alors pas que les chevaliers de Malte, il y en a tout plein d’autres.
Et en préparant l’épisode, j’ai essayé de me souvenir de certaines choses qui m’avaient frappé quand je vivais au kibboutz. Et il y a une chose qui était dingue, c’est qu’il y avait tout plein de protestants, des réformés coréens, qui venaient dans ce kibboutz. Ils s’étaient même débrouillés pour venir avec l’un de leurs pasteurs. Et en fait, ils étaient là pour évangéliser.
Sur le moment, tu sais, tu as 18 ans, tout est un peu égal, tu fais ouais, pourquoi pas, d’accord, cool. Mais maintenant quand j’y pense, les gars là ils ne parlaient même pas vraiment anglais, qu’on soit d’accord, ils parlaient coréen.
Et donc ils faisaient avec moi l’oulpan pour apprendre l’hébreu. Mais ils voulaient évangéliser qui et comment. Je ne comprends toujours pas quand j’y pense. Ils avaient été financés par une église pour aller faire un ulpane d’hébreux, ils vivent dans un kibboutz pour évangéliser qui ?
Parce que les gens du kibboutz, je vais te dire, ceux avec lesquels j’ai vécu, c’était des gens coriaces dans le sens où c’était des descendants de survivants de la Shoah. Ça, c’est des gens, tu ne venais pas leur dire Jésus t’aime, pati pata, c’était des gens…
C’était des gens qui bossaient six jours par semaine, qui avaient très peu de congés, qui quittaient très peu le kibboutz, un peu, mais très peu, et qui en fait étaient dans cette… De se sacrifier pour que les générations précédentes puissent être un peu plus libres, un peu moins contraintes.
Ils étaient encore dans cette idée, il y a 25 ans, de construire un nouveau monde pour assurer un espace à leurs descendants et descendantes. Et donc, les Coréens qui venaient là, qui disaient « Ouais, je suis venu de Corée pour te parler de Jésus », ça ne marchait pas des masses, tu vois.
On dirait qu’il y a certains chrétiens qui ne sont pas capables de comprendre ou de reconnaître que la Terre sainte ne leur appartient pas exclusivement. Mais oui, c’est vrai.
Cette région est un lieu saint pour les trois grandes religions monothéistes. C’est aussi saint pour les chrétiens que pour nos frères et nos sœurs juives, pour nos frères et nos sœurs musulmans. Mais il y a cette appropriation. C’est à nous. Ça nous appartient.
Bon, on regarde au niveau de l’histoire, tu as parlé des ordres, les croisés, les croisades. On va récupérer Jérusalem pour qu’elle demeure dans l’espace occidental de la vraie foi. On dirait qu’on a beaucoup de difficultés à aller au-delà de ça, de dire ça peut être important pour moi, ça peut être important pour quelqu’un d’autre, je n’y perds absolument rien de partagé.
Un lieu de plusieurs religions
Mais tu sais que tu as oublié un sanctuaire qui est très très connu dans une autre religion monothéiste qui est la religion bahaï. Et j’aimerais faire un pas de côté en disant qu’il y a des ultraminorités aussi intersaintes qu’on oublie un peu. Abbaye, tu as là-bas un sanctuaire dans un immense jardin où il y a une biodiversité préservée avec une vue absolument dingue.
Et quand je dis ça, j’ai une pensée vers l’un de mes tontons qui habitent là-bas, il se reconnaîtra. Et ça nous rappelle qu’effectivement, ce qui est complexe avec les lieux aussi mystiques, c’est de les analyser que sous l’angle de la géopolitique.
Et dans les premiers jours du conflit, ces derniers temps, je voyais des gens qui réfutaient un certain nombre d’arguments en lien avec les religions, avec les cultures, etc. Je leur disais, mais c’est quand même un peu étrange parce qu’on ne peut pas du tout, dans ce coin-là, où tout le monde y projette tellement, ne pas prendre en compte la composante religieuse, au moins culturelle, mais de se dire que oui, il y a quelque chose là qui converge.
Il y a des souvenirs, il y a des empreintes, il y a des symboles au même endroit. Et ça demande ce petit surplus de patience, de bienveillance, d’humanité, de respect de l’autre dans sa radicale altérité. Et ça, c’est difficile. Ça, c’est vraiment difficile.
Quel lien avec Jésus de Nazareth ?
Ce qui est aussi difficile pour plusieurs, c’est de comprendre le passage du temps. En tant que chrétien, on lit la Bible, on parle de Jésus d’une manière d’aujourd’hui, on le fait aujourd’hui, mais on dirait qu’on oublie que c’est une histoire qui date de 2000 ans.
Il y a certaines personnes qui disent moi je vais aller en terre sainte pour retrouver Jésus et on dirait que ces personnes-là s’imaginent marcher dans les mêmes chemins et rentrer dans les mêmes bâtiments que Jésus aurait fait.
Mais il y a 2000 ans qu’il s’est passés. Il y a une espèce de relation un peu tordue dans le sens où on veut une espèce de construction qui va répondre à nos attentes, à notre vision du passé, à notre vision des écrits bibliques.
Et on oublie tout ce qui a été fait, défait, les changements, les transformations de société. Et je comprends les gens là-bas de jouer le jeu, de dire « Ah, voici des chrétiens, on va leur faire croire qu’on s’habille toujours comme ça ». Je comprends toute cette industrie-là. Cependant, on semble télescoper 2000 ans d’histoire et plusieurs de ces lieux saints, souvent c’est des désignations totalement arbitraires.
Par exemple, l’église du Saint-Sépulcre, Ben, c’est la mère de l’empereur Constantin Ier, Hélène, qui est partie en pèlerinage à Jérusalem, qui a découvert la vraie croix du Christ, qu’on avait mystérieusement gardée pendant trois siècles pour une raison quelconque. Et à l’endroit où elle a découvert la vraie croix du Christ, voilà l’église du Saint-Sépulcre. Il y a plein de trucs comme ça qui ont été créés.
Peut-être que c’est vrai, peut-être que c’est pas vrai, mais c’est quand même bizarre qu’on se souvienne de tous ces lieux-là parce que, pour reprendre une expression de Rowan Atkinson, l’ancien archevêque anglican, Jésus, il disait en anglais, is a nobody from nowhere. C’est quelqu’un d’inconnu, de nulle part, un coin reculé de l’Empire romain.
Sa vie est pas nécessairement extraordinaire, si on regarde ça d’un point de vue historique, si on n’est pas religieux. Mais on se serait souvenu à tous les endroits où ce qu’il aurait multiplié les pins, où Lazare serait sorti de son tombeau, l’endroit où il serait né. Voyons, mais voyons.
C’est des outils de vénération. C’est des outils qui nous appellent à croire. Mais il y a quand même une réalité historique qui n’est pas là et qui est souvent perçue. Le lieu où Jésus a fait telle chose.
Les évangéliques américains et la Terre Sainte
La difficulté peut-être avec la Terre sainte, et je m’inclue là-dedans, c’est qu’on aimerait avoir une relation privilégiée avec ces endroits-là, ces lieux-là, ces histoires-là, parce qu’effectivement, on cherche toujours à se rapprocher de Jésus. On se dit, ah, mais si j’étais peut-être dans un pays où il a un peu vécu, puis là-bas maintenant il parle l’hébreu moderne, ça ressemble quand même un peu avec l’hébreu ancien, peut-être que du coup je vais mieux comprendre des tas de choses.
On a besoin un peu de ces subterfuges et puis comme tu le dis, les avions et l’empreinte climatique nous amènent à croire qu’il y a des moyens, des moyens humains, techniques, qui vont nous faire gagner un peu de temps et de maturation ou de maturité sur notre chemin spirituel. Certains mouvements évangéliques ici en Amérique du Nord appuient l’État d’Israël, mais plus que 100%, aveuglément.
Pas nécessairement pour une raison géopolitique, mais la création de l’État d’Israël pour ces gens-là, c’est l’accomplissement d’une prophétie biblique. Et c’est le premier pas vers le retour messianique qui se déroulera en Terre sainte. Et le retour du Christ va établir cette nouvelle ère où, bon, selon eux, tout le monde va être chrétien évangélique.
On oublie qu’on utilise les juifs pour atteindre son objectif chrétien évangélique. Mais on se rend compte, justement, comment certaines personnes regardent tout ce qui se passe en Terre sainte sous le prisme de la religion, des intérêts religieux et pas nécessairement sous le point de vue de la raison, de la recherche du bien-être collectif, de la recherche de la paix, de la recherche d’une espèce de façon de vivre ensemble, non.
Si j’appuie tel projet ou j’appuie tel côté, mon intérêt religieux y gagne. C’est quand même triste. C’est triste, mais par contre, il y a un truc qui est très drôle, c’est que j’ai déjà eu l’occasion de parler avec des responsables de l’agence juive. Il se trouve que, voilà, quand j’ai fait six mois en Israël, à un moment donné, j’ai eu un petit problème de papier.
Et un peu machinalement au kibboutz on m’a dit ben appelle l’Agence juive alors je les ai appelés quand j’ai dit que j’étais chrétienne protestante ils se sont foutus de ma gueule c’est bon c’est normal l’agence juive c’est pour les juifs et les juifs et la dame elle m’a dit un truc du style non, mais merci beaucoup à vos copains évangéliques de nous financer, mais ce n’est pas pour autant que nous on va vous financer vous.
Je me rappelle qu’après j’avais parlé avec d’autres personnes qui avaient bossé à l’agence juive et qui m’ont dit que leur plus grand fou rire c’est quand ils reçoivent des donations, mais des sommets, mais extravagantes, et que les gens les regardent en disant « C’est si important pour nous que vous soyez en Israël ! » Tu vois ?
Comme si les justes n’avaient pas compris qu’ils étaient instrumentalisés dans cette vision-là, qu’ils n’étaient pas du tout valorisés pour qui ils sont intrinsèquement, mais pour ce qu’ils vont pouvoir apporter en termes de salut, enfin, supposé, bien sûr, surtout par cette fameuse petite porte où le messier est censé revenir ?
On est sur des narratifs, qui donne espoir, peut-être, à des gens, mais qui, du coup, une fois de plus, surinvestissent des lieux et des symboles et rajoutent, finalement, des acteurs et des actrices à un conflit qui est déjà suffisamment complexe quand il n’y a que deux parties, en quelque sorte. Et là, on en rajoute tout plein autour. Et c’est presque un peu dommage.
Un roman graphique
Moi, je recommande une lecture toute simple. Alors là, pour le coup, tu vois, je ne vais pas faire un truc genre, je vous recommande de lire le traité sur… Non. Je recommande de lire la BD de ton contemporain, mon ami. Est-ce que tu connais ? Je t’ai déjà parlé de lui, je crois. Vraiment, c’est quelqu’un que j’adore.
Les chroniques de Jérusalem de Guy Delisle. Oui. Ça, c’est… Et puis alors, il est drôle. C’est vraiment un Québécois, je crois. Enfin, j’ai l’impression qu’il est Québécois. Et puis à un moment donné, sa femme travaille pour un truc des Nations Unies ou Médecins Sans Frontières, m’en rappelle plus très bien, elle est humanitaire, donc il est hyper neutre en fait, il ne comprend rien à tout ça, il se dit, c’est marrant quand même, c’est quoi ça ?
Et puis il parle avec sa femme qui va travailler dans les territoires occupés. Et puis à un moment donné, il n’en peut plus, il ne sait plus où se foutre pour faire ses croquis. Donc il va parler avec le pasteur luthérien qui est en vieille ville, qui est tout content d’avoir quelqu’un qui n’est justement pas du tout religieux.
Et ils deviennent les meilleurs copains. Ils boivent des bières, en ne parlant surtout pas de la situation, et puis ils se disent, ah c’est quand même bien d’avoir un copain pasteur luthérien, ils sont vraiment cools, beaucoup moins chiants que les autres, les juifs et les musulmans et les chrétiens qui ne veulent pas boire de coups.
Il est vraiment très marrant, et à un moment donné, quelqu’un essaie un petit peu de lui prendre la tête en disant, ouais, est-ce que ton pays est du côté d’eux ou d’eux. Et lui il dit ah non, mais nous au Canada on est hyper neutre, normalement on est copains avec tout le monde.
Et l’autre il dit non au Canada mauvais, c’est comme les États-Unis que vous êtes… Alors il dit non, normalement non, normalement c’est nous les plus neutres de la bande. Moi j’aime beaucoup cette BD parce que c’est vraiment le pas de côté. C’est vraiment le gars qui ne comprend rien, qui s’en fout complètement à la base des religions.
Sa femme, elle, elle s’intéresse aux humains, des situations humanitaires dans les territoires et ailleurs, je veux dire. Et il a ce regard tellement frais et ça me renvoie au regard que j’ai qui n’est plus du tout frais, tu vois, sur la situation.
Les prophéties et la Terre Sainte
Mais c’est vrai que là, ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, je suis contente d’avoir des personnes qui viennent d’un peu partout. Et je voyais pas mal de personnes qui relayaient des analyses très fines sur l’apocalypse.
Et figurez-vous qu’en ce moment, il y a de nouveau une relecture très littéraliste de certains passages dans les écritures. Parce que, ben voilà, ce grand drame qui va devenir un horrible drame humanitaire autour de la bande de Gaza, donc, eh bien, ça sonne comme les prophéties, comme certaines prophéties.
Et moi, je trouve que c’est hyper malsain, comme tu dis, parce que pendant ce temps-là, c’est catastrophique au Caraba. Il y a la panique terroriste qui gagne tous les coins du Sahel. Et j’en passe, quoi, en fait. On a des montées d’extrémisme un peu partout sur la planète, des instrumentalisations, plus ce qu’on sait à propos maintenant du dérèglement climatique.
Bien sûr, comme me l’a dit une copine samedi, tu vois j’ai fêté mon anniversaire et j’ai dit à une copine ça va, elle me dit ça va je suis heureuse d’être là, mais la planète brûle, c’est vrai. On vit un peu avec cette notion de la planète qui brûle.
Et donc peut-être qu’on se dit qu’en ayant un avis sur le conflit au Moyen-Orient, évidemment moi aussi j’ai un avis, mais surtout en ayant l’impression qu’il y a un endroit qui devrait être préservé, qu’il y a un endroit où peut-être Jésus va revenir, on se crée des sécurités intérieures. Et on en a besoin de ces sécurités intérieures, mais une fois de plus ça n’aide pas au conflit.
Les mères pour la paix
Moi, j’aimerais peut-être un petit peu terminer mon propos en ayant une pensée super émue pour les mères pour la paix. C’est un mouvement que je suis un peu de loin depuis pas mal d’années. C’est un peu comme les mères en blanc. Voilà, c’est tous ces mouvements de mères, des mères de soldats, de tsars, parce qu’il faut savoir que culturellement, c’est très mal vu de ne pas faire son service militaire en Israël.
En plus, à 18 ans, qui n’aime pas prendre des risques ? Donc voilà, la plupart des jeunes hommes et des jeunes filles, c’est des deux côtés, aiment le risque à cet âge-là et se lancent dans ce service militaire. Donc il y a énormément de soldats et de soldates, énormément de mères aussi, il y a aussi des pères. Tous les pères sont réservistes, les mères ne sont pas nécessairement réservistes. C’est une question à la fois culturelle, nationale, familiale.
Et puis du côté des Palestiniens et des Palestiniennes, bien sûr qu’il y a beaucoup de mères qui veulent la paix aussi. D’autant plus que ce n’est pas du tout comme dans les mouvements kurdes, les femmes ne sont pas empouvoirées dans ces conflits-là, elles ne savent pas manier des armes.
C’est toujours dans les pires situations pour porter des bombes enfin c’est horrible et donc les mères elles ont en commun là de se dire on risque de tout perdre nous dans ce conflit-là on veut la paix et elles se réunissent et ce qui est dingue Stéphane ce qui est fou c’est qu’avant le déclenchement de ce grand drame qui se déroule là presque sous nos yeux en tout cas d’un point de vue peut-être européen il y avait eu l’un des plus grands rassemblements de mères pour la paix. Elles avaient fait une chaîne humaine.
Il y en a qui étaient venus des territoires palestiniens, d’Égypte, de je ne sais pas où. Elles avaient fait une énorme chaîne humaine. Juste quelques jours avant le déclenchement de ce drame humain. Donc j’ai vraiment une pensée pour ces femmes. Il y en a beaucoup d’entre elles dont on n’a plus de nouvelles, du côté israélien comme du côté palestinien.
Donc voilà, mon cœur est un peu touché par ça et je me dis surtout ce qui est intéressant dans ces mouvements de paix, c’est qu’il y aura toujours des gens pour se lever pour faire la paix. Alors il y aura toujours des gens pour se lever pour faire la guerre aussi. Voilà, si je retiens bien quelque chose de Yerushalayim, c’est que l’un de ses noms, c’est cette idée de paix derrière.
Hier, Yerushalayim, shalom, salem, salam. Et j’aimerais bien rester avec cette espérance. Pour faire écho à un épisode de notre première saison, lorsque les mots nous manquent, lorsqu’on ne sait plus trop comment réagir devant l’horreur, il reste toujours la prière.
Conclusion
Et on va s’arrêter ici, en espérant que nous serons tous et toutes des instruments de paix, que nous serons capables de prier pour la paix pour la Terre sainte et que cette Terre sainte soit élargie à l’ensemble de la planète.
D’ici la prochaine fois qu’on se reparle, faites attention à vous. Merci de nous écouter. Merci d’être là. Merci de vos suggestions. Continuez à nous écrire. question-de-croire-gmail.com. Merci à l’Église unie du Canada, notre commanditaire. Passe une belle journée, Johanne. Et toi aussi, Stéphane. À bientôt. À bientôt.